« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

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Eric Letty

Eric Letty

Editorialiste

Comment se fabriquent les terroristes

Pour fabriquer un futur terroriste, la recette est simple. Prenez un gamin de huit ans, prénommé Ahmed, grandi dans un de ces quartiers de banlieue qui constituent des zones de non-France, probablement insupportable, aimant jouer au dur, se bagarrer et défier l’autorité. Surtout, de famille musulmane « très pratiquante. » Organisez dans son école, au lendemain des attentats que l’on sait, une minute de silence à la mémoire des victimes, en insistant sur la mort de caricaturistes connus pour avoir insulté sa religion. S’il vient à déclarer « Je ne suis pas Charlie, je suis avec les terroristes », faites en sorte que la direction de l’école, conformément aux instructions données par le ministère, signale « l’incident » aux services de protection de l’enfance, qui ouvriront une enquête sur sa famille et transmettront à leur tour l’information aux services de police. Ceux-ci convoqueront alors le vaurien au commissariat, pour lui reprocher – en présence de son avocat… – de s’être livré à « l’apologie d’actes de terrorisme ». C’est prêt :…
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Au-delà de la compassion

Je ne donnerai pas dans l’universelle affliction qui a entouré la mort des dessinateurs de Charlie-Hebdo. Non que j’approuve l’attentat barbare qui les a frappés : le meurtre est hideux en soi et leurs dessins, aussi infects qu’ils aient été, ne valaient certes pas la mort d’un homme, encore moins de douze. Mais les ayant tenus, de leur vivant, pour des pourrisseurs d’esprit, je ferais preuve d’hypocrisie en affectant de les considérer autrement par la seule raison de leur décès tragique. Ma compassion va d’abord aux victimes « collatérales », dont on par le pourtant moins, à Frédéric Boisseau qui travaillait à la réception de l’immeuble, aux deux policiers tués, ainsi qu’aux proches de toutes les victimes, qui sont aujourd’hui dans la peine. Mais je ne saurais con - sidérer les journalistes de Charlie Hebdo comme des « héros », comme l’a dit François Hollande. L’actuel président de la République et son prédécesseur ont appelé à l’unité nationale ; mais je ne me souviens pas que Charb, Cabu, Tignous ou…
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Devant la crèche

A l’approche de Noël – ou des « fêtes de fin d’année », comme disent les apôtres de la sainte laïcité –, une nouvelle polémique s’est engagée à la suite de la décision imbécile du tribunal administratif de Nantes ordonnant le retrait de la crèche installée au Conseil général de Vendée, tandis qu’à Béziers, le maire, Robert Ménard, refusait de démonter celle de la mairie comme le lui ordonnait le préfet de l’Hérault. Il est rassurant de constater qu’alors que la dette publique et le déficit de l’Etat explosent, que le nombre des chômeurs s’accroît et que les Français ne font plus confiance aux politiques pour sortir notre pays de l’ornière où ils l’ont entraîné, les autorités de la République ont toujours à cœur de réprimer ces atteintes sacrilèges à la loi de Séparation de 1905, fondement des valeurs démocratiques…Les Français, toutefois, ont mal accueilli l’idée de cette chasse aux santons, qui a suscité chez beaucoup de nos compatriotes, et pas seulement les catholiques, une irritation vivement exprimée sur les…
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900 numéros de résistance

Ce n’est pas un anniversaire, mais presque : Monde & VIE publie son neuf-centième numéro depuis sa création, en juin 1953, sous le titre Le Monde et la vie. À cette époque, la France, pays, en était encore à la quatrième République ; le journal défendait dans ses premiers numéros la mémoire du maréchal Pétain, mort seulement deux ans auparavant ; le général De Gaulle poursuivait une traversée du désert commencée en 1946 ; en Indochine les soldats français se battaient héroïquement contre le vietminh malgré l’indifférence des Français et l’hostilité des communistes ; l’Algérie était encore française ; Poujade créait son mouvement ; le président de la République, Vincent Auriol, inaugurait les chrysanthèmes. L’Europe était coupée en deux par le rideau de fer, Staline venait de mourir et Khrouchtchev, l’un des principaux acteurs des féroces répressions perpétrées en Ukraine, lui ayant succédé, s’appliquait à faire porter la chapka, à Béria, le chef criminel du NKVD. A Berlin-Est, la population se soulevait contre le pouvoir communiste et les Soviétiques, dont…
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Les vieux idéologues contre la France jeune

«Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » : c’est ainsi que se terminaient les contes du temps jadis. Le temps des épreuves ayant pris fin, l’avenir radieux qui s’ouvrait devant les héros prenait la forme du bonheur conjugal et familial. Les gamins auxquels on les lit aujourd’hui doivent se demander de quoi on leur parle. Sauf dans certains milieux obscurantistes ou dans les familles immigrées, avoir « beaucoup d’enfants » n’est plus considéré comme une bénédiction, mais comme une aberration, une entrave à la carrière des femmes rendant les couples qui le choisissent suspects de déroger au sociologiquement correct. Certes, Marisol Touraine, au moment même où elle pervertit la philosophie de la politique familiale en la réduisant à une aide sociale (dont les familles seront redevables à l’Etat-Providence) alors qu’elle participait jusqu’ici d’une logique de compensation, a le front d’affirmer que le gouvernement aime la famille – de préférence au pluriel, comme le précisait son ex-collègue Dominique Bertinotti… Mais en réalité, leur idéologie et leur mode de vie conduisent…
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Les Evêques sauvent les Synode

En musique, trop de dissonances créent une cacophonie. C’est cette dernière impression qui a prévalu après la publication, le 13 octobre, du « Rapport après le débat » du synode extraordinaire sur la famille. Certes, les médias ont fait de leur mieux pour semer la pagaille ; mais les rédacteurs du rapport ne pouvaient pas en être surpris, puisque les règles du jeu avaient été fixées ainsi. Règles d’ailleurs surprenantes : si le document publié n’était qu’un texte devant servir debase aux discussions à venir, pourquoi s’exposer si tôt aux pressions et risquer de focaliser l’attention sur les questions qui obsèdent les médias, à savoir l’accès au sacrement eucharistique des divorcés remariés et l’homosexualité ? Et comment expliquer qu’il n’ait pas mieux représenté les différentes positions exprimées au synode ? Les médias y « ont peut-être vu plus que ce qui a été réellement dit », a dit le cardinal hongrois Peter Erdö, rapporteur général ; le document « n’a pas été toujours bien compris », a renchéri le Secrétariat…
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En diplomatie, l'incohérence mène à la guerre

Il est stupide, dangereux et inutile de décréter un deuil national et de mettre les drapeaux français en berne après le monstrueux assassinat d’un citoyen français par des islamistes algériens. Stupide, parce que si l’on déclare la guerre aux terroristes, il faut s’attendre à avoir des morts, y compris parmi la population civile. Protester contre l’horreur du crime perpétré sur le malheureux Hervé Gourdel, avertir ses auteurs qu’il ne restera pas impuni et tout faire pour avoir leur peau, oui. Mais mettre les drapeaux en berne pour honorer une victime risque d’être interprété par nos ennemis comme un signe de faiblesse et c’est pourquoi cette décision est dangereuse : loin de dissuader les groupes islamistes, elle les incitera à chercher de nouveaux otages. La seule utilité que l’on pourrait lui trouver relève d’un calcul politicien auquel on aimerait espérer que nos gouvernants n’ont pas pensé : tenter de se réconcilier avec les Français en communiant tous ensemble dans une même émotion… Il faut en revanche porter au crédit du gouvernement…
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Non à l'anti-France

"Qui voit Sein voit sa fin". Ce dicton de marin est sur le point de prendre, pour François Hollande, un accent prophétique. Il n’était guère besoin des trombes pluvieuses qui se sont abattues sur lui lors de sa visite dans l’île bretonne pour que la popularité du président de la République fasse définitivement naufrage ; mais l’on peut y voir un de ces intersignes, qui, en Bretagne, n’augurent rien de bon pour ceux qui les reçoivent. Après un été morose, l’automne s’annonce chaud et la météo n’ y est pour rien. La rentrée s’est ouverte plus tôt que prévu, par une crise du gouvernement, juste avant que l’université d’été du parti socialiste à La Rochelle ne fournisse l’occasion aux « frondeurs » de manifester avec éclat leur opposition à la politique conduite par Manuel Valls avec le soutien de l’Elysée. Et l’image du chef de l’Etat, si l’on peut encore le désigner ainsi, a encore été dégradée par la publication du livre vipérin de son ancienne concubine, qui l’habille pour…
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