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MONDE ET VIE
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Dans ce dossier sur L’argent et nous, il nous a paru important tout d’abord de réunir en un face à face inédit, deux symboles de la pensée contemporaine. Ils sont nés la même année, en 1943. L’un, Charles Gave est un représentant incontesté du courant libéral. L’autre Alain de Benoist, un représentant déterminant de la mouvance antilibérale. Qu’est-ce que le libéralisme ? Faut-il être pour ou contre le libéralisme ? Quels rapports y a-t-il entre le libéralisme et la liberté d’entreprendre ? En présence de deux pensées aussi fermes, il est difficile de pratiquer le manichéisme, rejetant tout d’un côté, acceptant tout de l’autre… Alain de Benoist représente une pensée de la communauté et du bien, dont les racines sont à chercher du côté d’Aristote et de sa critique de la chrématistique, ce système où l’argent engendre l’argent. Il est en syntonie (sinon en sympathie) avec la grande pensée médiévale et thomiste d’une liberté finalisée par la nature – ce que les Grecs appelaient le telos. Charles Gave représente lui une pensée de la liberté sans limite, cette liberté personnelle, dont tout moderne fait l’expérience, que Descartes a magnifiquement caractérisée comme infinie et dont Pascal montre qu’elle débouche nécessairement sur une pensée du risque et du pari. Dans Un libéral nommé Jésus, Gave s’attache à montrer (et je ne peux lui donner tort) que cette liberté est chrétienne ou même christique.Dans la suite du dossier, il appert que c’est l’Argent qui mène le monde, selon l’intuition terrible de Karl Marx et qu’aucun ordre durable ne saurait se construire sur l’appât du gain, moteur essentiellement instable, qui risque de briser le grand élan moderne, en détruisant la civilisation pour lui substituer sa loi d’airain.