Numéro 951 - Format PDF

En ce début de l’année 2018, nous assistons à une floraison inédite d’ouvrages qui, avec des points de vue différents, tournent tous autour de la question simple ; comment peut-on être catholique dans un monde qui ne l’est plus ? Nous avons essayé de montrer les défis que l’Église doit relever dans ce monde nouveau : défi d’un concile qui a du mal à passer, défi de l’islam, défi que constitue sa propre légende noire, défi que représente sa morale exigeante… Nous avons insisté, avec le cardinal Sarah, sur l’importance de l’enracinement dans une tradition européenne, qui est et qui demeure chrétienne. Certains croient pouvoir se passer de cette histoire et rejoindre Dieu dans une démarche purement mystique. Mais beaucoup redécouvrent le Christ comme faisant partie de leur identité, qu’ils le sachent ou qu’ils ne le sachent pas. Dans tous les cas, comme dit la philosophe Simone Weil : « C’est une chance de naître à une époque où l’on a (apparemment) tout perdu ».
C’est une occasion de découvrir que si le monde n’est plus chrétien, chacun de nous est un monde et de ce monde il est magnifiquement responsable. La conversion n’est pas un changement d’avis, qui mènerait à brûler ce que l’on a adoré et à adorer ce que l’on avait brûlé, selon la formule d’André Gide. La conversion, c’est la perception de la responsabilité infinie qui est la nôtre. Chacun est responsable de la qualité du pont qui se construit parfois en un éclair dans nos vies entre le temps et l’éternité.