Numéro 906 - Format PDF

Aldous Huxley en 1934 a été une sorte de visionnaire, plus encore peut-être que George Orwell dix années plus tard. Dans son 1984, Orwell rêvait organisation et contrôle scientifique, Richard Dallaux y fait allusion dans ce numéro (p. 15). Mais Huxley va plus loin dans Le meilleur des mondes. Il a compris que les idéologies politiques, comme le nazisme ou le communisme, n’auraient qu’un temps et que le vrai danger était dans le progrès des sciences et en particulier des sciences de la vie. L’homme parvient, à force de travail et d’expérimentation, à contrôler la vie ellemême, à organiser son jaillissement, à programmer les humains, bref à installer le Parc humain zéro risque en amont, en décidant qui doit naître et aussi (Huxley n’avait pas vu cela) qui doit mourir.

Aujourd’hui concrètement, on travaille à faire de la femme un homme comme les autres, en la déchargeant du fardeau de la maternité. Je parle bien entendu de la femme évoluée, celle qui vit en Occident et qui pourra louer le ventre d’une « Sans dents » pour mener sa carrière ou vivre sans souci.

Aujourd’hui, en y mettant tout son coeur, on pourrait bien vivre deux siècles, dit Jacques Attali, à condition bien sûr (ça c’est du non-dit) que les pauvres, c’est-à-dire les non-riches, ceux qui n’auraient pas les moyens de se payer des traitements très sophistiqués, débarrassent le plancher au plus vite ! Une piqûre pour mourir vite dans la dignité : c’est le même Attali qui fait la proposition.

Eric Letty et Guillaume de Prémare dans leur dernier ouvrage Résistance au Meilleur des mondes (voir p. 8) proposent une synthèse qui devra devenir une bible pour ces militants de la Manif pour tous, qui ont été les premiers à comprendre que le danger politique aujourd’hui c’est une véritable tyrannie des sciences, aux dépens de l’homme.