Numéro 963 - Format Pdf

Une expression est désormais sur toutes les lèvres, qui provient pourtant directement du jargon des technos, celle de «transition énergétique ». Il s’agit de rien moins que de remplacer les carburants polluants par des sources d’énergie alternatives. Chacun y va de la date limite à partir de laquelle, grâce à une volonté politique sans faille, on pourra supprimer les énergies fossiles pour faire appel à des énergies propres, sans même s’avouer que techniquement les nouvelles sources d’énergie ne sont pas au point. Dans cette perspective de l’avènement d’un monde propre toutes les taxes sont bonnes. Le principe ? il faut avant tout décourager les utilisateurs, en les faisant payer. Ce qu’on ne dit pas, c’est que l’État-providence se sert au passage – et ça se compte par milliards d’euros : l’invocation de la transition énergétique paraît relever du pur prétexte… Autant il est vrai de dire que la raison écologique est toujours la meilleure, parce que l’envi­ronnement est la condition première d’une vie équilibrée. Autant l’écologie aujourd’hui se transforme en une idéologie, favorisant un contrôle social de plus en plus étroit, et l’on passe, sans y avoir pris garde, de la noble raison écologique, que Michel Maffesoli nomme écoso­phie, à une sorte de chantage où l’État-providence trouve l’occasion « morale » de proroger une pression fiscale qui atteint la moitié du PNB. Quant à la transition écologique, on fait semblant de croire que l’on pourra passer sans coup férir de l’essence à l’électrique, alors même que l’on sait qu’une telle révolution demande des infrastructures que l’on n’a pas, ne serait-ce que pour produire l’électricité nécessaire.