Numéro 985 - Format Pdf

Voici encore un numéro presque entièrement consacré à la pandémie et au Covid-19, observés sous tous les angles. Il fallait bien sûr réfléchir d’abord à l’a pocalypse économique qui se prépare, une crise sans précédent dans l’histoire chargée des crises économiques, car c’est moins une crise financière que plus radica­lement une crise de l’offre et de la demande, un appauvrissement sans précédent des pays occidentaux et une délégitimation de la Chine, désormais internationalement suspecte de Coronavirus. Pour l’économiste Charles Gave (p. 10-11), c’est l’euro qui risque de faire les frais de la crise qui vient. Les pays qui forment ce que Madame Merkel appelle élégamment le « club Méditerranée», à savoir la France, l’Italie et l’Espagne, respectivement deuxième, troisième et quatrième économie de la zone euro, auront ardemment besoin non de subventions qui les mettraient économique­ment sous perfusion, mais de dévaluation, pour pouvoir faire repartir la croissance chez eux. L’Allemagne s’y opposera, comme elle s’oppose déjà à toute mutualisation des dettes publiques. Et tout cela produit l’apocalypse, qui n’est pas la fin du monde comme on le croit trop souvent mais un moment fort ou la vérité paraît, sans qu’on ne puisse plus tricher avec elle. Quant à Bernard Monot (p. 12-13), il met en cause le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) qui pourrait transformer ledit « club Médi­terranée » en une sorte de grande Grèce administrée par l’Allemagne. L’Apocalypse a plusieurs scénarios, ils ne sont pas contradictoires.En parallèle à ces perspectives économiques inquiétantes, plusieurs de nos colla­borateurs habituels s’essaient chacun à leur manière à une sagesse du confinement, sagesse spirituelle pour l’abbé de Tanoüarn (p. 29-31), sagesse doucement sceptique pour Olivier Figueras (p. 19-21), sagesse toute médicale pour Philippe Bornet (p. 14-15), et sagesse historique pour Paul-Marie Coûteaux, qui voit dans la crise sanitaire le règlement de la querelle des Anciens et des Modernes.