Numéro 986 - Format Pdf

JACQUES ATTALI en 2009 prophétisait qu’une « pandémie majeure [l’épidémie nais­sante de grippe porcine]fera surgir la prise de conscience de la nécessité d’un altruisme », permettant de poser les « bases d’un véritable gouvernement mondial ».Inénarrable Jacques ! À l’époque la grippe porcine a fait flop, un peu comme notre grippe Covid-19est en train lentement de régresser. Avance-t-on vers une société hyper-administrée aux dimensions de l’Europe et du monde, comme en rêve Attali ? Non. Les structures européennes, qui auraient dû protéger le citoyen sont apparues telles qu’en elles-mêmes : profondément incapacitantes. Le sentiment qui domine chez les citoyens français, ce n’est plus la peur, c’est encore et toujours, comme au temps des Gilets jaunes, la colère. Colère contre qui ? Roland Hureaux pointe du doigt l’OMS et ses ronds de cuir mondialisés (p. 18-19). Les Français sentent de plus en plus, que les politiques – Macron en tête–sont des irresponsables. Ce ne sont donc pas les vrais respon­sables. Il faut sans doute chercher plus haut. C’est le sentiment qui nous prend lorsque nous lisons les articles de Richard Dalleau (p. 13 et 20), sur ce mille-feuille administratif qui a pour effet de diluer la responsabilité tout en faisant diversion avec des responsables apparents, promus parfois au rang peu enviable de têtes de Turc ; le docteur Maudrux (p. 10-11) dénonce, lui, le mille-feuille de la santé et parle carré­ment de dictature technocratique. Hervé Bizien (p. 12) se sert d’un livre récemment publié chez Albin Michel, pour montrer que le Conseil d’État, cette aristocratie répu­blicaine, est exactement dans la même démarche d’irresponsabilité organisée.Il faut être positif. Le Covid est un malheur pour les populations. Mais l’épisode confinement-déconfinement marque pour longtemps, dans les esprits, l’échec, sans masque et sans test, sans projets et sans jamais un coup d’avance, de la techno­cratie.