« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

Embryon, mon amour !

«Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté », chantait naguère Guy Béart. À quelques semaines de la fin de leur piteux quinquennat, les tyranneaux socialistes ont trouvé urgent de faire voter une nouvelle loi liberticide pour interdire toute résistance à la culture de mort. Comme le dit la fondation Jérôme Lejeune, « L’avortement aura été l’un des premiers marqueurs de l’action de ce gouvernement. La vérité en aura été la première victime. » Avec, hélas, les enfants tués chaque année dans le ventre de leur mère.Chut ! À ce sujet le silence est d’or et la parole à prix d’argent : aux termes de la loi étendant à Internet le « délit d’entrave » à l’avortement, trente mille euros d’amende ou deux ans de prison puniront les « pressions morales et psychologiques » prétendument exercées sur les femmes cherchant à s’informer. Mais qu’est-ce qu’une « pression morale ou psychologique » ? « Sur le plan juridique, ce texte laisse à peu près toutes les interprétations possibles », remarque la Fondation Jérôme Lejeune, en rappelant que selon le ministre Laurence Rossignol, « produire des témoignages émotifs et angoissants ne relève pas de la liberté d’expression ». Interdiction de s’émouvoir devant le meurtre de l’innocent !Le 26 janvier, à l’Assemblée nationale, Laurence Rossignol a lancé à Jean-Frédéric Poisson : « pour vous, une femme qui avorte, c’est une femme qui interrompt une vie. Ce discours culpabilisant et dissuasif à l’égard des femmes, nous ne voulons pas qu’il soit dissimulé sous des informations faussement scientifiques, à destination des femmes qui veulent recourir à une IVG. » Voilà l’enjeu. Et voici le mensonge, proféré un instant après : « Eh bien moi, je crois qu’une femme qui avorte n’est pas une femme qui interrompt une vie ! »Mais, si l’embryon n’est pas un être humain particulier, pourquoi son ADN, sa signature personnelle, est-il différent de celui de sa mère ?Sans être scientifique, je veux soumettre à Laurence Rossignol des éléments de réflexion tirés d’une déposition que le professeur Jérôme Lejeune fit en 1989, à l’occasion d’un procès aux États-Unis (1). Ce grand généticien expliquait qu’au moment de la conception, lorsque l’information inscrite sur les chromosomes portés par le spermatozoïde et celle contenue dans l’ovule se rencontrent, toute l’information « nécessaire et suffisante » pour spécifier un nouvel être humain se trouve rassemblée – et cet être humain est dès lors défini. Au début de l’homme est donc l’information, contenue dans la première cellule – ainsi que le programme qui permettra à l’individu de se construire. « Au commencement était le Verbe », dit saint Jean… Au cours du débat à l’Assemblée nationale, Laurence Rossignol a défié Jean-Frédéric Poisson, en demandant : « Comment doit-on appeler une personne qui interrompt une vie ? Allez au bout de vos arguments, ce serait intéressant ! » Allons-y, en effet : une personne qui interrompt une vie est homicide. Mais, si je peux avoir de la compassion pour les femmes qui tombent dans ce piège tendu par les idéologues de la culture de mort, je n’en ai aucune pour les principaux responsables : les politiques qui favorisent l’avortement, par le biais de lois totalitaires. Et pour qualifier cette politique-là, un seul adjectif me vient à l’esprit : criminelle.  

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