« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

L’euthanasie, une conspiration contre Dieu et contre l’homme

Le triomphe du Meilleur des mondes est-il inexorable ? Sans l’Espérance chrétienne, on pourrait le craindre. Dans le monde décrit par le livre prophétique d’Aldous Huxley, l’homme était procréé artificiellement, la famille avait disparue et, en fin de vie, les êtres humains habitant ce monde déshumanisé étaient euthanasiés. Notre réalité rejoint de plus en plus cette fiction.
À peine entamée la pseudo « concertation » qui, dans l’esprit de nos gouvernants, doit « consensuellement » déboucher sur la possibilité pour les paires de lesbiennes de recourir à la PMA sans père, voilà que 156 députés, appartenant principalement à la majorité présidentielle LREM, mais aussi à la Nouvelle Gauche, aux Radicaux, au Modem, à l’UDI et aux Républicains, signent une tribune intitulée « Euthanasie : allons plus loin avec une nouvelle loi ». Elle avait été initialement publiée dans Le Monde par Jean-Louis Touraine, député LREM et vice-président de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale.
Cette obstination surprend, alors que les soins palliatifs, insuffisamment développés en France, permettent aujourd’hui d’accompagner les personnes qui vivent les derniers temps de leur existence terrestre, en soulageant leurs souffrances physiques. L’alibi prétendument généreux ne tient pas.
Pourquoi, alors, cette volonté de légiférer sur l’euthanasie ? Dans son encyclique Evangelium Vitae, le pape Jean-Paul II y voyait « l’un des symptômes les plus alarmants de la “culture de mort”, laquelle progresse surtout dans les sociétés du bien-être, caractérisées par une mentalité utilitariste qui fait apparaître très lourd et insupportable le nombre croissant des personnes âgées et diminuées. Celles-ci sont très souvent séparées de leur famille et de la société, qui s’organisent presque exclusivement en fonction de critères d'efficacité productive, selon lesquels une incapacité irréversible prive une vie de toute valeur. »
La piqûre finale abrégeant la vie coûterait évidemment moins cher à la Sécu que les derniers soins… La même conception utilitaire peut conduire, comme le prévoyait aussi le pape polonais, à recourir à l’euthanasie en vue de prélever des organes à transplanter. À cet égard, il n’est sans doute pas indifférent que Jean-Louis Touraine soit professeur de médecine au département de transplantation et d'immunologie de l'université Claude-Bernard-Lyon-I…
Il n’est encore moins neutre que Touraine soit affilié au Grand-Orient de France, l’obédience la plus laïciste et anti-chrétienne de la franc-maçonnerie dans notre pays. Ni que cette nouvelle offensive de la culture de mort soit symboliquement lancée en plein carême, alors que l’Église de Jésus-Christ est en marche vers la Passion de Notre-Seigneur et vers Pâques, fête de la Résurrection et
de la vie. « Seul Dieu est maître de la vie », rappelait Jean-Paul II, en ajoutant qu’à l’approche de leur dernière heure, les hommes « doivent surtout pouvoir se préparer en pleine conscience à leur rencontre définitive avec Dieu. » C’est pourquoi la « bonne mort » est un des fruits du Rosaire.
L’un des effets de l’euthanasie serait d’empêcher cette préparation avant cette rencontre qui est le but principal de l’existence terrestre. Les alibis prétendument humanitaires masquent mal la volonté idéologique et prométhéenne de combattre le christianisme pour construire un nouvel ordre mondial d’où Dieu serait exclu. La haine de Dieu conduit ainsi inévitablement au mépris de la vie humaine.

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