Logo
Imprimer cette page
Monde & Vie

Secrétariat Monde & Vie

Alfie Evans, victime d’un infanticide d’État

Aux premières heures du samedi 28 avril, Alfie Evans, un petit garçon anglais qui allait avoir deux ans a été exécuté par la volonté des médecins de l’hôpital Alder Hey de Liverpool et de la justice britannique, avec la complicité de la prétendue Cour européenne des droits de l’homme. Il s’agit bien de la condamnation à mort d’un innocent, prononcée et appliquée dans un pays qui a supprimé la peine capitale pour les pires criminels, mais qui autorise le meurtre des enfants dans le sein de leur mère jusqu’au huitième mois de grossesse. Et pourquoi pas deux ans après la naissance ? L’assistance respiratoire dont Alfie bénéficiait jusqu’alors avait été « débranché » le 23 avril et pourtant le petit enfant s’est battu contre la mort pendant plus de quatre jours, comme un homme. « Mon gladiateur a déposé son bouclier (…) Je t’aime mon gars », a écrit Tom Evans après la mort de son fils. En réalité, le petit gladiateur ne s’est pas rendu, il semble qu’il ait été euthanasié sous les yeux de sa mère, alors que son père avait été attiré hors de la chambre de l’hôpital.Cet abominable infanticide d’État a été perpétré en dépit du fort courant d’opinion qui s’était créé en Angleterre et ailleurs pour soutenir les jeunes parents, luttant pour arracher leur enfant aux griffes des nouveaux Hérode. Il a son pendant en France, avec la bataille livrée pour sauver Vincent Lambert, que des médecins trahissant le serment d’Hippocrate voudraient tuer. Lui aussi, s’est battu pour survivre, lorsque l’équipe médicale du CHU de Reims décida, en avril 2013, de le priver d’alimentation et d’hydratation. Lui aussi, a été condamné à mort par la justice française, avec l’approbation de la Cour européenne des droits de l’homme. L’hôpital de Reims a refusé son transfert vers d’autres établissements, comme dans le cas d’Alfie, que l’hôpital Bambino Gesù, à Rome, se proposait d’accueillir : or, il s’est trouvé un juge indigne, Anthony Hayden, pour refuser de faire droit à cette demande sous prétexte qu’il n’était « pas dans le meilleur intérêt d’Alfie de continuer à recevoir un traitement ou à voyager à l’étranger pour recevoir des soins ». L’« intérêt » du garçonnet était-il donc de mourir ?Dans les deux cas, médecins et magistrats arguent d’une « obstination déraisonnable » à poursuivre les soins – même lorsque, dans le cas de Vincent Lambert, ces « soins » se limitent au maintien de l’alimentation. On pourrait plutôt parler d’une obstination déraisonnable à tuer ces patients parce qu’ils sont devenus des symboles de la résistance à l’euthanasie. Il s’agit d’ouvrir la brèche juridique dans laquelle s’engouffreront les activistes de la culture de mort. Ainsi, le professeur Jean-Louis Touraine, franc-maçon et député macroniste, voudrait parvenir « par étape » à l’euthanasie des grands prématurés et des malades d’alzheimer. Qui d’autre, ensuite ? Ceux qui coûteront trop cher à la Sécurité sociale ? L’une des leçons effrayantes de la mort du petit Alfie Evans, avalisée par la Cour européenne des droits de l’homme, c’est que l’État, à travers ses tribunaux, peut disposer de la vie d’un enfant contre le vœu de ses parents. Ce qui ne signifie pas seulement que les enfants lui appartiennent, mais que nous sommes tous la propriété de ce monstre froid. Nos pères, jadis, étaient sujets du roi ; l’État moderne nous traite comme ses objets. «Notre bébé a déployé ses ailes », ont écrit les parents d’Alfie. Dieu notre Père l’a sûrement accueilli par une tendre accolade, comme l’a dit le pape François, et la Sainte Vierge l’aura pris dans ses bras maternels. Mais pour nous qui restons les deux pieds dans la glèbe, nous, à qui Dieu a confié l’intendance de sa création, la résistance au « meilleur des mondes » inhumain que l’on nous prépare s’impose. L’heure n’a pas sonné de poser nos boucliers. //

© 2015 - 2020 Monde & Vie Tous droits réservés