« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

Macron, la trahison en marche

À en croire une presse bien en cour, le « grand débat » qu’il a promis et son tour des maires de France vaudrait à Emmanuel Macron de remonter (très légèrement…) dans les sondages. Si c’est vrai, cela n’accuse que la naïveté persistante d’une partie, très faible, de nos compatriotes. Deux événements d’une importance capitale ont récemment confirmé que le chef de l’État se soucie comme d’une guigne de l’opinion et des souhaits des Français.L’accord de Marrakech est le premier. Deux semaines avant, combien de nos compatriotes en avaient entendu parler et, à plus forte raison, combien en connaissaient le contenu ? La veille de sa ratification, opérée presqu’en catimini par un sous-fifre traîtreux, Macron, s’adressant solennellement aux Français, avait promis d’aborder dans le cadre de son grand débat la question taboue de l’immigration. Mais à quoi sert de débattre d’une question réglée d’avance ? Ce pacte onusien – auquel de nombreux pays ont refusé d’adhérer et qui a provoqué une crise au sein du gouvernement belge – ouvre nos portes à de nouvelles vagues d’immigrants. Pour faire passer la pilule aux Français et les tromper autant qu’il se pouvait, les macroniens ont pourtant prétendu que les dispositions qui y figurent n’engagent à rien. En somme, tout cela n’aurait pas de conséquences. Mais alors, pourquoi l’avoir entériné ?Le deuxième événement est l’adhésion de la France au traité d’Aix-la-Chapelle, le 22janvier. Dix jours avant sa signature, la mouture en français n’en avait pas encore été publiée et une fois encore nos compatriotes étaient tenus dans l’ignorance de ce qui se tramait. On y retrouve pourtant l’esprit du discours sur l’Europe qu’Emmanuel Macron avait prononcé à la Sorbonne en septembre2017, à un détail près : à cette époque, le président prétendait construire l’Europe avec les peuples, non pas sans eux, ni contre eux. Mais les paroles s’envolent…Symboliquement ratifié dans la ville du couronnement de Charlemagne, le traité voudrait gommer mille deux cents ans d’histoire national et aura pour effet de lier la France à l’Europe du nord, c’est-à-dire à l’Europe allemande. Mais son contenu coïncide avec l’idéologie macronienne. Il est construit sur trois principes : premièrement, le partage de la souveraineté des États : il y est question de créer un organe politique supervisant les politiques de défense et de police française et allemande, dans le double cadre de l’Union européenne et l’OTAN ; d’instaurer une étroite « coopération » (on n’est pas allé jusqu’à la collaboration…)entre les industries de défense ; d’échanges de personnel diplomatique de haut rang, etc. Deuxièmement, la création d’euro-régions : de nouvelles compétences et de nouveaux pouvoirs sont concédés à l’« euro district » du Rhin supérieur, qui englobe les régions frontalières françaises(Alsace Lorraine) et allemandes. On peut y voir l’amorce d’une Europe des régions, qui seraient fédérées à terme au sein de l’Union européenne, après dislocation des nations.Troisièmement, le commencement du projet cher à Macron d’une construction européenne organisée autour du noyau franco-allemand en cercles concentriques, les bons élèves appartenant au premier cercle et les mauvais (l’Italie de Salvini, la Hongrie d’Orban…) étant relégués au dernier rang.Tout cela répond, en toile de fond, « à un ordre international fondé sur des règles et sur le multilatéralisme, dont les Nations Unies constituent l’élément central », dont l’Union européenne est l’une des principales courroies de transmission et auquel Macron et Merkel se déclarent « fermement attachés »... L’avenir de l’Europe dépendra de l’issue de la lutte entre les mondialistes tenants de cette idéologie et ceux que Macron désigne, à juste titre, comme les « nationalistes. »

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