Les dhimmis de la République

J’ai vu passer un dindon affublé d’un gilet jaune ; donc, tous les Gilets jaunes sont des dindons…Par un sophisme non moins discutable, le gouvernement a fait peser une suspicion d’antisémitisme sur ce mouvement de révolte antifiscale, après que le philosophe Alain Finkielkraut a été verbalement outragé par un islamiste. Ce« gilet vert » est apparu au moment où le gouvernement entamait une campagne d’opinion contre une prétendue montée de l’antisémitisme, avec des éléments très faibles : croix gammées tracées sur des portraits de Simone Veil curieusement apposés sur des boîtes postales, ou graffiti dans un wagon de RER qualifiant le footballeur Mbappé d’« enc… de nègre enjuivé »– une invective minable qui diffère peu de milliers d’autres tags adressant le même genre d’amabilité aux« Céfrans » (Français) et dont nos gouvernants ne s’émeuvent guère…On a vu trop souvent des politiciens touchant le fond de l’impopularité tenter de redorer leur blason en appelant à la mobilisation contre une peste brune imaginaire, pour que cette recette fonctionne encore. Cela montre en outre un réel mépris de la communauté juive, utilisée pour les “plans com’” du pouvoir. Macron a toutefois donné des gages en promettant au Conseil représentatif des institutions juives de France d’interdire l’antisionisme en l’assimilant à l’antisémitisme. Interdira-t-on aux citoyens français de formuler la moindre critique de la politique israélienne ? Mais à quel titre ? Et pourquoi ne pas censurer aussi tout jugement porté sur les politiques allemande, américaine, chinoise ou russe…?Quand on crie au loup, il sort parfois du bois ! Le 19 février, jour de la manifestation parisienne, des tombes juives ont été trouvées peintes de croix gammées dans un cimetière alsacien. Macron s’est rapidement rendu sur place, pour y déclarer que « ceux qui ont fait ça ne sont pas dignes de la République et elle les punira ».Or, le président est lui-même le premier responsable du climat actuel, puisqu’« en même temps »il favorise la montée de l’antisémitisme, lié au développement de l’islamisme en France ; encourage l’arrivée sur notre solde nouvelles vagues d’immigration en adhérant au pacte de Marrakech ;s’apprête à laisser rentrer en France 130miliciens de Daech, sous prétexte que «ce sont des Français avant d’être des djihadistes », comme le dit Christophe Castaner ; et tolère qu’un ministre, Marlène Schiappa, relativise grotesquement la menace du terrorisme islamiste en l’associant à la Manif pour tous.L’offensive irresponsable de cette dernière contre les opposants à la PMA sans père conduit d’ailleurs à s’interroger sur la politique « un poids, deux mesures »d’Emmanuel Macron dont l’empathie n’est pas la même selon les communautés agressées. En France, neuf églises ont été profanées ou vandalisées en un mois ; à Sète, une menace explicite a été taguée sur le portail de l’école Saint-Vincent (« La seule église qui illumine est celle qui brûle »…) ; et un film sort en salles, accusant le Primat des Gaules d’avoir protégé un prêtre pédophile, alors qu’un procès est encours, dont le jugement sera prononcé dans quelques jours. Or, non seulement le gouvernement ne s’en émeut pas, mais les déclarations de Marlène Schiappa alourdissent cette atmosphère d’hostilité. Les catholiques, en France, sont devenus des sous-citoyens, les dhimmis de la République.