« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

La rentrée masquée du gouvernement

La France a opéré sa rentrée sous le masque. Masque pour les élèves de plus de onze ans et les enseignants ; masque au bureau pour tous les travailleurs qui ne disposent pas d’un bureau personnel ; masques dans tous les lieux publics clos ;dans tout ou partie des rues des métropoles et même de certaines villes de taille moyenne ; dans les églises…Auprès des autorités et dans nos médias, cet objet provoque le même engouement que le préservatif à l’époque où le sida faisait la Une de tous les journaux, avec le même message : protégez-vous et protégez autrui ! Mais ici, l’autorité publique veille au respect de la consigne et sanctionne les mauvais citoyens tentés de passer outre.Ladite autorité a radicalement changé d’avis, depuis le temps où, au pic de l’épidémie, le croque-mort Salomon, le ministre Olivier Véran et Sibeth N’Diaye, humoriste involontaire mais l’une des seules vraiment comiques de cette époque lugubre, nous expliquaient à qui mieux-mieux qu’il ne fallait surtout pas porter de masque, que cela pouvait même être dangereux et que l’usage en était trop compliqué – même pour un ministre, c’est dire !Depuis, le nombre de malades hospitalisés et de décès a considérablement baissé et reste stable (une vingtaine de morts par jour contre mille quatre cent trente-huit le 15 avril), mais le masque est, paraît-il, devenu indispensable. Certains médecins « controversés » (cet adjectif est depuis quelque temps devenu synonyme de suspect, ce qui vaut condamnation), mais néanmoins considérés comme des sommités par leur profession, comme les professeurs Didier Raoult, Christian Perronne, Jean-François Toussaint, affirment pourtant que cette protection n’est plus utile aujourd’hui, ni efficace ; et la généticienne Alexandra Henrion-Caude, ancienne directrice de recherche à l’Inserm, en dénonce même les dangers. D’où vient, alors, que les pouvoirs publics, abondamment relayés par les médias, se montrent aussi alarmistes – tout en se défendant hypocritement de vouloir affoler la population ?Le professeur Perronne accuse les intérêts de « Big Pharma », autrement dit les cinq grands groupes qui, dit-il, espèrent tirer de gros dividendes des vaccins financés massivement par l’Union européenne et les pays riches.Mais le gouvernement peut aussi y trouver des avantages politiques. En insistant sur une prétendue reprise de l’épidémie, qui s’explique largement par l’accès de la population aux tests (gratuits), sans doute espère-t-il faire oublier que l’on n’avait ni masques, ni tests au moment où ils auraient été utiles.Par ailleurs, en focalisant l’attention des Français sur le coronavirus, on la détourne des coups fourrés que le gouvernement prépare en catimini, comme la loi de bioéthique, plus pernicieuse et dangereuse que la Covid, ou comme le plan de relance européen, voulu par Emmanuel Macron, qui ampute la France d’une partie de sa souveraineté et lui coûtera plus cher qu’il ne lui rapportera. Enfin, l’épouvantail épidémique justifie la prolongation de l’interdiction des rassemblements de plus de cinq mille personnes, ce qui devrait empêcher de manifester à la fois les opposants à la loi bioéthique et les victimes de la crise économique. S’il est vrai qu’il faut diviser pour régner, le pouvoir compte peut-être aussi opposer ceux qui ont et ceux qui n’ont pas peur. Me tiendra-t-on grief de croire nos gouvernants aussi cyniques ? Ils le sont davantage encore ! Reste à savoir combien de temps la peur de la maladie ou celle de l’amende dissuaderont de descendre dans la rue des Français poussés à bout. Déjà, un nombre grandissant d’entre eux supportent d’autant plus difficilement de porter un masque sur le nez qu’ils n’ont pas, ou plus, de bandeau sur les yeux.

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