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Abbé de Tanoüarn

Rédacteur en chef

Entretien avec Jean-Pierre Maugendre

Jean-Pierre Maugendre, militant catholique de toujours, est aujourd’hui président de l’association Renaissance catholique. Il exprime parfaitement les inquiétudes de beaucoup de catholiques face à une évolution économiste et matérialiste du programme du Front national.

Pourquoi avez-vous tenu à engager un débat en tant que catholique avec le Front national ?

J-P. M. : La question de fond est de savoir si la crise que nous vivons est d’abord une crise économique et financière avec pour conséquence un chômage important ou surtout une crise de civilisation identitaire, culturelle voire spirituelle (...) J’ai eu l’occasion récemment de rencontrer Marine Le Pen et de lui parler de l’évolution de son programme politique. Et je crois que le moins que l’on puisse dire est que ce débat n’est pas facultatif. Dans l’ancien programme de 1993, les rédacteurs avaient utilisé onze fois le mot « civilisation » dans la seule introduction. Dans le nouveau texte on ne l’utilise pas une seule fois. Il n’y a plus que Madame Taubira qui emploie le terme de « changement de civilisation ». Et le Front national ?

Mais d’un point de vue électoral, quepèse ce combat « civilisationnel » ?

J-P. M. : (...) En effet, de nombreux électeurs de l’UMP qui, sur beaucoup de sujets, seraient prêts à voter pour le Front national, en particulier en raison de ses positions sur l’identité nationale et l’immigration, dans les faits ne reportent pas leurs voix aud euxième tour sur le candidat FN, parce que le nouveau programme économique que défend Marine Le Pen, est considéré par beaucoup d’entre eux comme étatiste, voire socialisant.

Vous insistez particulièrement sur la pauvreté du nouveau programme en matière d’éducation ...

J-P. M. : (...) C’est à propos de l’école en effet que l’on peut observer les propositions les plus surprenantes. « L’école est un service organique de laRépublique » affirme le programme en insistant sur la « préparation à la citoyenneté », et l’« école de la République » (...) Dans le nouveau programme, il n’est pas question de l’enseignement privé, qu’il soit sous contrat d’association avec l’Etat ou hors contrat, alors que ces établissements représentent 20% des élèves.

Ceci est un extrait de l'entretien paru dans le numéro 907 en vente dans notre espace boutique Propos recueillis par l'Abbé Guillaume de Tanoüarn.

 

 

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