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Monde & Vie

Secrétariat Monde & Vie

Admirables lycéennes

Il est des indignations plus longues à se lever que d’autres. Sans Internet et les réseaux sociaux, les quelque 220 lycéennes enlevées au Nigéria par la secte Boko Haram auraient-elles jamais été jugées dignes de faire la une de nos journaux ? Je n’en suis pas sûr. Il y a eu un « retard à l’allumage », comme on dit, qui peut s’expliquer de différentes manières. En premier lieu, il s’agit d’Africaines, un continent où l’on tue et où l’on meurt beaucoup : le 5 mai, une attaque de la même secte Boko Haram contre un village s’est soldée par environ 300 morts. Qui en a parlé ? On dirait que ce continent-là ne crée pas beaucoup l’émotion. Une autre explication tient peut-être aussi à la qualité islamique des ravisseurs – des « intégristes », bien sûr, mais un amalgame est si vite arrivé… Ne risque-t-on pas de mettre en cause les musulmans ? Or, l’émotion est née spontanément, déclenchée dans l’opinion publique, qui calcule peu et mal, par l’horreur des faits et l’ignominie de leurs auteurs. Le chef du groupe terroriste a affirmé que certaines de ces gamines ont été vendues comme esclaves. Vrai ou faux ? Nul ne le sait vraiment. Najat Vallaud-Belkacem, ministre du droit des femmes, prend la pose dans les studios de RTL en tenant une pancarte sur laquelle est écrit, en anglais, « Bring back our girls » (rendez-nous nos filles). Carla Bruni et Valérie Trierweiler manifestent en communiant dans une même révolte, au terme de laquelle, avant même que les banderoles soit repliées, l’ex-concubine de François Hollande plaisante avec des journalistes sur le thème de « son président », en précisant qu’il s’agissait de celui du Secours populaire. Après tout, c’est moins hypocrite comme ça… Que sait-on, au juste, du sort des collégiennes ? Sur une vidéo disponible sur la « toile », un clown sinistre armé d’un fusil mitrailleur explique qu’une centaine d’entre elles – qui apparaissent sur les images vêtues du « hijab » musulman – se sont « libérées » en se convertissantà l’islam. Une drôle de libération, puisqu’elles restent surveillées par un homme armé… S’il est vrai qu’elles ont prononcé la chahada, formule magique qui fait d’elles, à en croire leurs ravisseurs, des musulmanes à titre définitif, elles n’en sont évidemment pas blâmables: il est légitime qu’elles aient peur et cherchent à se protéger. Celles-ci sont maintenant nos sœurs, a dit le chef du commando. Je crains que cela soit une piètre protection. Mais selon le chef islamiste, les quelque 120 autres jeunes auraient refusé de se convertir et seront traitées comme le prévoit le prophète… Dans les conditions où elles se trouvent, soumises aux pressions et aux menaces, coupées de leurs parents, de leurs familles, de tous ceux qu’elles aiment, cela témoigne d’une force d’âme, et sans doute aussi, pour beaucoup d’entre elles, d’une foi, admirables. Ces lycéennes nigérianes nous rappellent tous ceux qui, de plus en plus nombreux à travers le monde, sont persécutés en haine de Jésus-Christ : coptes d’Egypte, chrétiens de Syrie ou d’Irak, Pakistanais condamnés sur des accusations de blasphème et tant d’autres encore, dont il est si peu souvent question dans la « grande » presse. J’aimerais évoquer en terminant cet éditorial le film Cristeros, qui vient de sortir en France, très tardivement et qui n’est presque pas distribué : moins de dix salles à Paris, pas une seule en Seine-et-Marne, le plus grand département de la région parisienne. Il raconte l’histoire magnifique de ces Mexicains, cousins de nos Vendéens, qui subirent le martyre parce qu’ils refusaient de renier notre Dieu. Allez le voir, pour témoigner.

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