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Eric Letty

Editorialiste

L'ancre de la Miséricorde

Je garde en bonne place dans ma bibliothèque le beau roman de Pierre Mac Orlan, L’Ancre de Miséricorde, qui se déroule dans le vieux Brest, au temps de la piraterie et du bagne. L’intrigue n’en est pas religieuse, mais de ce titre émane une poésie chrétienne et belle.Voilà deux mille ans que nous sommes entrés, la nuit de noël, dans le temps de la miséricorde, dont notre France et l’Europe semblent hélas avoir perdu l’heure et que nos politiques prétendent abolir au profit d’une para-religion maçonnique et laïque, à l’exemple du révérend frère Baroin qui voudrait chasser les crèches de noël de “l’espace public“. Raison de plus de se réjouir de l’inauguration par le pape François, en la fête de l’Immaculée conception, d’un jubilé de la Miséricorde. Voilà deux mille ans que nous sommes aussi entrés dans le temps de l’Apocalypse, temps de la Révélation qui conduit à la venue du Christ roi, à la résurrection des corps et au jugement dernier. De cette fin et de ce commencement, comme le dit le Christ, seul le Père connaît le jour et l’heure, mais des « signes dans le soleil, la lune et les étoiles » (Luc 21 25) doivent précéder cette heure messianique. On pense à la « danse du soleil » à Fatima. Lors d’une apparition à sainte Faustine, messagère de la Miséricorde divine, Jésus annonce aussi : « Avant de venir comme un Juge équitable, je viens d’abord comme Roi de miséricorde. Avant qu’advienne le jour de justice, il sera donné aux hommes un signe dans le ciel. Toute lumière dans le ciel s’éteindra et il y aura de grandes ténèbres sur toute la terre. Alors le signe de la croix se montrera dans le ciel, et des plaies des mains et des pieds du Sauveur, sortiront de grandes lumières, qui pendant quelque temps illumineront la terre. Ceci se passera peu de temps avant le dernier jour. »Cette année sainte se terminera, le 20 novembre prochain, par la solennité du Christ Roi, qui place le monde sous le règne de sa miséricorde. Nous, qui, du plus grand des saints au dernier des pêcheurs (la Sainte Vierge exceptée), sommes tous enfants prodigues, pouvons nous réjouir, de cette occasion de nous approcher au plus près de cette grâce offerte aux vivants comme aux défunts. Dieu pardonne à qui le lui demande et son pardon n’exclut personne, comme l’a écrit Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus : « si j’avais commis tous les crimes possible, j’aurais toujours la même confiance ; je sens que toute cette multitude d’offenses serait comme une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent. » Jésus Lui-même l’a confirmé à sainte Faustine : « Que l’âme faible et pécheresse ne craigne pas de s’approcher de moi, car même si elle compte plus de péchés qu’il n’y a de grains de sable sur terre, tout sombrera dans l’abîme de ma miséricorde. »Notre ancre de miséricorde, qui maintient au port nos fragiles barques terrestres, flottant sous le ciel de Dieu au-dessus des eaux de la mort, c’est la Croix glorieuse et salvatrice de Jésus Christ. C’est pourquoi le pape François reprend l’exhortation de Jean-Paul II, « N’ayez pas peur », en rappelant que notre Dieu n’est pas un père fouettard, mais un bon père, attentif au bien de ses enfants.Au nom de toute l’équipe de Monde&Vie, je souhaite à nos lecteurs un joyeux Noël et une bonne année sainte.  

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