« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Eric Letty

Editorialiste

Une encyclique hors les murs

Nous avons lieu de nous réjouir de l’accueil réservé à l’encyclique du pape François, Laudato Si’. Pour une fois, le catholicisme n’est pas tourné en ridicule, ni accusé d’archaïsme ou d’intolérance. La chose est si rare que je m’en suis d’abord inquiété : qu’y avait-il dans ce texte qui justifiât tant de louanges des habituels contempteurs de l’Eglise ? Sa lecture m’a rassuré : cette encyclique ajoute à la doctrine sociale de l’Eglise un chapitre qui n’est pas inutile. Le thème de l’écologie avait d’ailleurs déjà été abordé par le pape Benoît XVI dans son encyclique Caritas in Veritate. Il y écrivait : « L’Eglise a une responsabilité envers la création et doit la faire valoir publiquement aussi. Ce faisant, elle doit préserver non seulement la terre, l’eau et l’air comme dons de la création appartenant à tous, elle doit surtout protéger l’homme de sa propre destruction. Une sorte d’écologie de l’homme, comprise de manière juste, est nécessaire. » Le pape François insiste, de même, sur les devoirs de l’homme à l’égard de la Création,…
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La République et la mort

«La République nous appelle/Sachons vaincre ou sachons périr/Un Français doit vivre pour elle/Pour elle un Français doit mourir. » A chaque fois que j’entends ces paroles du Chant du départ, me revient à la mémoire une anecdote que racontait naguère Pierre Monnier et qu’il rapporte, me semble-t-il, dans son excellent livre A l’ombre des grandes têtes molles : un jeune homme, li­gueur d’Action française, rencontre Charles Maurras et lui déclare, plein de zèle, qu’il est prêt à mourir pour « la cause ». Sur quoi, le malheureux se fait rudement chapitrer par le vieux lutteur royaliste, qui lui dit (je rapporte ces propos de mémoire) : « C’est la République, qui veut qu’on meure pour elle ! Pour la France, il faut vivre ! ». La République est un régime de mort. J’ai conscience en écrivant ces lignes que beaucoup de mes lecteurs sont républicains ; mais, au-delà du débat sur les institutions aujourd’hui les plus adaptées à la France, il s’agit d’une évidence historique. Dès l’origine, en décrétant la levée en masse en l’an II…
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Réintégrer l'histoire

De tous les présidents de la Ve République, François Hollande est, paraît-il, celui qui voyage le plus à l’étranger et ce n’est pas un hasard. Avant lui, Jacques Chirac s’était aussi mué en commis-voyageur de la République, pour échapper au sentiment de son impopularité. Hollande, fade et potelet, le cheveu teint, la joue molle, l’œil coulant, mais la dent dure et l’esprit fourbe, va chercher ailleurs la considération que lui refusent les Français. Les tapis rouges que déplient encore sous ses pieds les domestiques des émirs du Golfelui font oublier les lazzis qu’il essuie au cours de ses déplacements en France, où les CRS eux-mêmes se font porter pâles pour éviter de l’accompagner. VRP favori de la firme Dassault, Hollande s’est donc rendu au début du mois au Qatar, acheteur de 24 avions Rafale, puis à Riyad, où les Français, opposés à Bachar el-Assad, à Daech, mais surtout à l’Iran, sont aujourd’hui mieux considérés que les Etats-Unis, jugés peu fiables. Il ne faudrait cependant pas croire que la France soit…
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On n'arrête pas une foi avec du vide

Le discours « laïciste » du Front national correspond surtout à sa volonté de limiter l’expansion et les prétentions de l’islam en France. Ainsi le parti lepéniste veut-il inscrire dans la Consti-tution que « La République ne reconnaît aucunecommunauté ». Avec le risque de prendre le problème à l’envers : faut-il, pour désarmer l’islamisme, passer par pertes et profits les communautés qui, traditionnellement intégrées à la vie de notre pays, ont pris une part active à son histoire ? Ne serait-il pas plus avisé, s’il faut retoucher la Constitution, d’y mentionner l’antériorité historique du christianisme et le rôle prééminent qu’il a joué dans la construction de la nation française ? Il est douteux, en effet, que la carte de la laïcité constitue, comme Marine Le Pen paraît le croire, un atout maître contre l’islamisme. On n’arrête pas une foi avec du vide.  Ceci est un extrait de l'article "La carte de laïcité contre l'islam" paru dans le numéro 907 en vente dans notre espace boutique
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Le grand dérangement

Même parmi les migrants qui tentent de pénétrer clandestinement en Europe sur des embarcations de fortune, pour le plus grand profit des trafiquants et des mafias, l’antichristianisme fait des victimes, comme l’a montré l’assassinat de douze chrétiens jetés à la mer par des musulmans dans la nuit du 14 au 15 avril. Une quinzaine d’hommes, accusés d’avoir participé à cette tuerie, ont été incarcérés par la police italienne ; mais combien se trouve-t-il d’islamistes non moins fanatiques, parmi les dizaines de milliers de personnes qui débarquent sur les côtes européennes, au terme d’odyssées qui peuvent se terminer par le naufrage et la noyade ? Face à ces arrivées massives et à ces naufrages, nos politiciens affectent, tantôt de s’inquiéter, tantôt de verser des larmes de crocodile. Ils sont pourtant en grande partie responsables de cette situation. Nicolas Sarkozy et son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, ont contribué à déstabiliser toute la région en supprimant Mouammar Kadhafi et son régime dictatorial. Il n’y aurait sans doute pas lieu de regretter la…
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Pâques contre le Meilleur des mondes

Le Christ est ressuscité ! Sa passion et sa résurrection nous libèrent de la faute originelle, par Lui, nous pouvons avoir part à la Miséricorde de Dieu ; le nouvel Adam et la nouvelle Eve, la Vierge Marie, restaurent notre humanité tout entière. Nos lecteurs s’étonneront donc peut-être qu’en ce temps pascal, nous ayons choisi de traiter de la mise en place d’un « Meilleur des mondes » qui ressemble de très près à celui décrit en 1932 par Aldous Huxley, qui nous replonge au coeur du péché et de la première faute, celle par laquelle, en mangeant du fruit de l’arbre de la connaissance du Bien et du Mal, l’homme a voulu se faire Dieu. Les projets actuels de re-création d’une humanité nouvelle, qui reposent sur une philosophie eugéniste et matérialiste, nous reconduisent à ce commencement. Jamais sans doute la révolte contre Dieu, la négation de sa loi, le mépris de son héritage n’ont été plus grand depuis les jours de la passion. C’est justement dans ce genre de…
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Une secte mortifère

Je me demande parfois d’où vient la détestation farouche de la vie que manifestent les socialistes au pouvoir. Ils ne sont pas les seuls, sans doute, mais elle atteint chez eux un paroxysme. Il leur manque, certes, d’avoir été à l’origine de la légalisation de l’avortement, qui porte la griffe de Giscard d’Estaing, de son premier ministre Jacques Chirac, de son ministre de l’Intérieur le frère Michel Poniatowski et de Simone Veil, qui en fut le porte-bannière ; mais ils ont fait de leur mieux, de Neiertz en Aubry puis en Vallaud-Belkacem, pour l’aggraver, l’élargir, tenter d’ériger l’assassinat de l’enfant à naître en droit de la femme et de l’inscrire finalement au rang des droits de l’homme. Il était logique que l’homicide s’étende à l’autre bout de la vie, la fin après le commencement. C’était logique, parce que, dans les deux cas, c’est la faiblesse qui est attaquée, d’abord celle de l’enfant que l’on n’aperçoit même pas, qui ne peut même pas désarmer l’intention homicide par un geste ou par un…
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La gauche mal endimanchée

Il existe deux lectures de la loi Macron, qui, en augmentant sensiblement le nombre des dimanches travaillés, élargit aux dimensions d’une brèche la fissure déjà ouverte dans le principe du repos dominical. (Les 35 heures, en revanche, restent intouchables…). La première lecture est d’ordre politique : pour battre en brèche ce principe, auquel Nicolas Sarkozy n’avait pas osé toucher, le gouvernement socialiste a dû engager sa responsabilité devant les députés et affronter une motion de censure – sans grand danger, il est vrai, car les élus socialistes tiennent trop à leur siège pour la voter. Reste que le pouvoir est aujourd’hui si peu sûr de sa majorité qu’il doit utiliser l’article 49-3 pour lui imposer ses choix. Pour convaincre d’éventuels récalcitrants, leur patron à l’Assemblée, Bruno Le Roux, leur a d’ailleurs mordu les mollets : « voter contre le gouvernement, voter contre la majorité, c’est interdit ! » Le temps est loin où, sous le gouvernement de Dominique de Villepin, l’actuel président de la République considérait le recours au 49-3…
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