« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

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Hubert Champrun

Hubert Champrun

Pages Culture

Refonder la place du religieux

Dans Situation de la France, Pierre Manent établit les véritables conditions d’une réflexion sur l’islam. Tout pourrait se résumer à une formule assez simple : considérer ce qui existe. Oui, il y a des musulmans en France. Non, la république française n’est pas neutre car elle est inscrite dans une histoire, et une histoire chrétienne. Oui, certains citoyens se définissent par leur foi, et il est incohérent et injuste d’exiger qu’ils soient citoyens en niant leur foi. Oui, le fait religieux s’impose, au delà de toute glose. Etc. Et surtout : oui, nous sommes en guerre, et nous devons nous défendre.Ces faits sont loin d’être acquis pour les politiques, qui considèrent avec agacement ce fait religieux qui n’en finit pas de surgir, de croitre, de proliférer alors qu’il est censé être archaïque. Manent, qui avance pas-à-pas, en écartant le superflu, pose plusieurs analyses très fines, dont celle de la surprenante place de l’islam dans le débat, ou la fausse piste d’un nouveau 1905 (« Cette perspective de neutralisation, qui consisterait à faire disparaître…
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Poussin et la lumière de la foi

L’autoportrait de Poussin ouvre l’exposition. Il nous regarde, calme, un peu triste, vêtu de sombre dans une pièce aux murs bruns, des toiles brunes derrière lui, sauf un unique et lumineux visage de femme antique que deux mains embrassent, dans la dernière toile, au fond. Tout est médité et posé, contrôlé : non pas inerte mais contenu, au point que l’immobilité en devient formidable, signe d’une présence complète. Dans sa carrière étrange et solitaire, à l’écart des puissants, soutenu par un petit cercle, Poussin ne sera pas autrement : contenu et intense. Dans ses tableaux longuement pensés puis réalisés, Poussin infuse toute sa science mais surtout sa prière, comme en témoigne son refus de peindre un Portement de Croix : « Je n’ai plus assez de joie ni de santé pour m’engager dans ces sujets tristes. Le Crucifiement m’a rendu malade. J’y ai pris beaucoup de peine, mais le porte croix achèverait de me tuer. Je ne pourrais pas résister aux pensées affligeantes et sérieuses dont il faut se remplir l’esprit…
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