« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Editorial

Eric Letty

Editorialiste

Des conclusions « incisives » du synode

Le synode pour la famille a rappelé, comme l’a dit le pape François lui-même, «  l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine », ce qui est essentiel. Le discours prononcé par le Saint-Père en conclusion de ces travaux me laisse néanmoins un sentiment de malaise, qui tient sans doute à la médiatisation dont ce synode a fait l’objet, mais aussi aux divisions qui sont apparues dans l’Église et au ton même de ce discours, que le site de Radio Vatican a qualifié d’«incisif ». Je n’oublie pas, en écrivant ces lignes, que le pape est le successeur de Pierre, l’élu du Saint Esprit, un homme de foi et de prière donné par Dieu à l’Église pour la conduire. Sur le fond, nous saurons sans doute bientôt sur quels chemins il veut emmener les couples chrétiens. Mais je n’ai pas aimé sa manière de morigéner…
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Eric Letty

Editorialiste

Face au déferlement

Le déferlement de centaines de milliers d’immigrants provenant en grande partie, mais pas seulement, du Moyen-Orient est le phénomène le plus spectaculaire que l’Europe ait connu depuis des décennies. Ce qui, médiatiquement, apparaît comme un raz-de-marée, n’est pourtant qu’une vague particulièrement haute et forte, qui vient s’ajouter au flux régulier d’immigrés qui entrent en France depuis un demi-siècle, légalement ou clandestinement. Nous assistons à l’accélération brutale d’un processus engagé de longue date, qui conduit, à terme, à un remplacement de population et à la disparition des nations européennes. Que faire, face à ce déferlement ? Fermer les frontières, ou même les relever lorsqu’elles avaient été abolies ? Confrontés à la réalité, plusieurs pays, dont l’Allemagne, reviennent déjà sur Schengen. Le même principe de réalité commande de revenir d’urgence sur les conditions d’octroi de notre nationalité et sur le droit du sol. Par ailleurs, faut-il recevoir indistinctement tous les immigrants, comme le souhaite le président de la Commission européenne ? Ou seulement les chrétiens, comme le veulent certains pays d’Europe de…
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Eric Letty

Editorialiste

Le grand déraillement de François Hollande

Le spectacle passablement ridicule donné par le président de la République, se haussant sur ses petites jambes pour embrasser les « héros » américains et britannique décorés par ses soins après l’attentat dans le Thalys (il serait erroné de parler de tentative, puisqu’un passager a été grièvement blessé), avait, le 24 août, une dimension tristement symbolique. Pour être au niveau, il manque une tête à la France. Curieusement, deux Français, qui sont également intervenus lors de l’attaque du train par Ayoub El Khazzani, n’ont pas été décorés ce jour-là, mais devraient l’être ultérieurement. À la sauvette ? L’un d’entre eux ayant déclaré ne pas vouloir se faire connaître, François Hollande a dit qu’il pouvait le comprendre. Moi aussi, mais peut-être pas pour les mêmes raisons. Il me semble que ce choix de l’anonymat peut certes avoir été dicté par la modestie, mais peut-être aussi par la prudence : combien d’El Khazzani sont aujourd’hui libres d’aller et venir, sur le sol français, surveillés tant bien que mal, jusqu’au jour où ils décideront de passer à…
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Eric Letty

Editorialiste

L'otage

En théorie, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne proscrit la peine de mort. Pourtant, la Cour européenne des droits de l’homme a prononcé, au mois de juin, une condamnation à mort. Le condamné se nomme Vincent Lambert. Pourtant, si un Etat membre de l’Union européenne voulait rétablir la peine capitale pour les assassins d’enfants ou de vieilles dames, les tueurs en série ou les terroristes, les juges européens pousseraient des cris d’orfraie, la Commission de Bruxelles tempêterait, toutes les belles âmes et les bonnes consciences se mobiliseraient. Le premier ministre hongrois, Victor Orban, a pu le vérifier, menacé par le président de la commission européenne, Jean-Claude Junker, pour avoir voulu relancer ce débat dans son pays. Il en va de même lorsqu’un citoyen français, condamné par la justice indonésienne pour trafic de stupéfiants, risque le peloton d’exécution : François Hollande s’émeut et le secrétaire d’Etat aux affaires européenne, Harlem Désir exprime la détermination du gouvernement à se battre « contre la peine de mort partout dans le monde.…
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Eric Letty

Editorialiste

Une encyclique hors les murs

Nous avons lieu de nous réjouir de l’accueil réservé à l’encyclique du pape François, Laudato Si’. Pour une fois, le catholicisme n’est pas tourné en ridicule, ni accusé d’archaïsme ou d’intolérance. La chose est si rare que je m’en suis d’abord inquiété : qu’y avait-il dans ce texte qui justifiât tant de louanges des habituels contempteurs de l’Eglise ? Sa lecture m’a rassuré : cette encyclique ajoute à la doctrine sociale de l’Eglise un chapitre qui n’est pas inutile. Le thème de l’écologie avait d’ailleurs déjà été abordé par le pape Benoît XVI dans son encyclique Caritas in Veritate. Il y écrivait : « L’Eglise a une responsabilité envers la création et doit la faire valoir publiquement aussi. Ce faisant, elle doit préserver non seulement la terre, l’eau et l’air comme dons de la création appartenant à tous, elle doit surtout protéger l’homme de sa propre destruction. Une sorte d’écologie de l’homme, comprise de manière juste, est nécessaire. » Le pape François insiste, de même, sur les devoirs de l’homme à l’égard de la Création,…
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Eric Letty

Editorialiste

La République et la mort

«La République nous appelle/Sachons vaincre ou sachons périr/Un Français doit vivre pour elle/Pour elle un Français doit mourir. » A chaque fois que j’entends ces paroles du Chant du départ, me revient à la mémoire une anecdote que racontait naguère Pierre Monnier et qu’il rapporte, me semble-t-il, dans son excellent livre A l’ombre des grandes têtes molles : un jeune homme, li­gueur d’Action française, rencontre Charles Maurras et lui déclare, plein de zèle, qu’il est prêt à mourir pour « la cause ». Sur quoi, le malheureux se fait rudement chapitrer par le vieux lutteur royaliste, qui lui dit (je rapporte ces propos de mémoire) : « C’est la République, qui veut qu’on meure pour elle ! Pour la France, il faut vivre ! ». La République est un régime de mort. J’ai conscience en écrivant ces lignes que beaucoup de mes lecteurs sont républicains ; mais, au-delà du débat sur les institutions aujourd’hui les plus adaptées à la France, il s’agit d’une évidence historique. Dès l’origine, en décrétant la levée en masse en l’an II…
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Abbé de Tanoüarn

Rédacteur en chef

La passion de l'égalité

La réforme Belkacem en préparation, et qui doit être imposée à tous les collèges de France repose sur deux idées simples : il y a trop de matières, cela coûte cher en professeurs ; il faut absolument mutualiser les disciplines et faire en sorte que les profs deviennent le plus polyvalents possible au nom de l’Interdisciplinarité, c’est-à-dire de cours qui seront comme des activités d’éveil, « animés » par plusieurs professeurs à la fois. La loi René Haby, imposée aux collèges en 1975 et prescrivant le collège unique à tous les enfants entre 11 et 15 ans, semble un peu la source de tous les malheurs éducatifs que nous connaissons, parce qu’elle ne permet pas aux jeunes de s’orienter dans la vie avant l’âge de 15 ans (16 ans aujourd’hui avec le « tronc commun » jusqu’à la Seconde). La réforme drastique de l’enseignement des collèges, proposée par l’administration Belkacem, risque, elle, d’avoir des conséquences irréversibles sur la culture française. Pour la première fois on change fondamentalement les programmes. On…
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Eric Letty

Editorialiste

Réintégrer l'histoire

De tous les présidents de la Ve République, François Hollande est, paraît-il, celui qui voyage le plus à l’étranger et ce n’est pas un hasard. Avant lui, Jacques Chirac s’était aussi mué en commis-voyageur de la République, pour échapper au sentiment de son impopularité. Hollande, fade et potelet, le cheveu teint, la joue molle, l’œil coulant, mais la dent dure et l’esprit fourbe, va chercher ailleurs la considération que lui refusent les Français. Les tapis rouges que déplient encore sous ses pieds les domestiques des émirs du Golfelui font oublier les lazzis qu’il essuie au cours de ses déplacements en France, où les CRS eux-mêmes se font porter pâles pour éviter de l’accompagner. VRP favori de la firme Dassault, Hollande s’est donc rendu au début du mois au Qatar, acheteur de 24 avions Rafale, puis à Riyad, où les Français, opposés à Bachar el-Assad, à Daech, mais surtout à l’Iran, sont aujourd’hui mieux considérés que les Etats-Unis, jugés peu fiables. Il ne faudrait cependant pas croire que la France soit…
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