« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Blog

Eric Letty

Editorialiste

En marche pour la vie !

Comment la protection des enfants à naître, le simple constat de leur existence en tant qu’êtres humains et le rappel de leur droit à la vie, voire l’objection de conscience des professionnels de la santé qui refusent de collaborer malgré eux à un acte de mort, sont-ils devenus, pour une opinion publique ordinairement si prompte à s’émouvoir – en faveur des ours polaires ou des taureaux de combat – l’unique tabou, l’interdit majeur passible des tribunaux de la République et du procès médiatique ?Le pis est que pour promouvoir l’euthanasie ou l’avortement, cette hostilité à la vie s’habille de bons sentiments : le malade souffre trop, l’enfant ne sera pas heureux, la femme se trouve dans une situation insupportable… Mais l’obsession homicide des promoteurs de cette politique trahit d’autres visées. Les lois votées pendant le quinquennat de François Hollande, réprimant non seulement les oppositions à la culture de mort, mais jusqu’à la liberté d’informer, accusent la dimension totalitaire de cette idéologie à laquelle une poignée d’audacieux ose encore résister en défiant les…
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Eric Letty

Editorialiste

Ultime offensive

La « vérité » démocratique est si relative, évolutive et changeante, qu’un acte comme l’avortement, qui voilà quarante ans était considéré et puni comme un crime, est regardé aujourd’hui comme un droit « fondamental », si précieux que non seulement l’opposition, mais la simple recherche d’une alternative à la mort de l’enfant devient délictueuse.Ce « sujet de société », qui est un enjeu de civilisation, représente aujourd’hui le tabou majeur du politiquement correct. Lors de la primaire de la droite, Alain Juppé, fort de l’appui du tribunal médiatique, a agressé sur ce thème François Fillon, qui jurait pourtant, la main sur le cœur, avoir voté toutes les lois socialistes aggravant le carnage des enfants français. Malgré ces gages, il s’était rendu suspect en déclarant que « philosophiquement » et « compte tenu de [sa] foi personnelle » il n’approuvait pas l’avortement, sans pour autant vouloir y porter atteinte: « Je suis capable de faire une différence entre ces convictions et l’intérêt général ». En somme, l’ancien premier ministre est convaincu en son for interne que cet acte est intrinsèquement mauvais, mais non moins…
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Gabrielle Cluzel

Journaliste
 

Le rouge, le noir et madame leblanc...

«Robert Sarah, ce cardinal que La Manif pour tous adore », tel est le titre d’un article paru le 16 octobre dernier dans le Journal du Dimanche. Le journaliste développe : « Né dans une famille coniagui du nord de la Guinée, le cardinal s’est converti au catholicisme à l’adolescence. Formé dans la rigueur des Spiritains, il a ensuite bravé le dictateur Sékou Touré, qui avait chassé tous les prêtres étrangers du pays. En 1979, son courage politique lui a valu d’être nommé évêque de Conakry – alors le plus jeune du monde – par Jean-Paul II. En 2010, Benoît XVI, dont il est très proche, l’a créé cardinal. Depuis vingt-deux ans à Rome, il ne semblait pas prédestiné à rencontrer le public français. “Il est très apprécié des jeunes tendance Versailles”, décode un évêque. Sa popularité a grandi en France en 2012 avec l’émergence de La Manif pour tous, dont le noyau dur a défilé dimanche à Paris sur le thème de la filiation. » Pour résumer, « À 71 ans, le cardinal guinéen est devenu…
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Abbé de Tanoüarn

Rédacteur en chef

La politique des évêques français

NOS ÉVÊQUES PUBLIENT UN DOCUMENT CONSACRÉ À « RETROUVER LE SENS DUPOLITIQUE » OCCASION D’ÊTRE ENCENSÉS DANS LE QUOTIDIEN CAPITALISTE D’EXTRÊME GAUCHE LIBÉRATION. UNE GRANDE NOUVEAUTÉ, IL FALLAIT Y ALLER VOIR. Si c’est dans les pages de Politique générale que je vous propose cette réflexion sur la réflexion des évêques français à propos de la politique, c’est justement que leur document est très significatif non seulement de ce qu’ils pensent eux, mais de ce qu’on essaie de penser un peu partout face à la crise migratoire, de ce que pensent nos élites, de ce qui reste de pensée au Parti socialiste éclaté en diverses prétendances, et aussi de ce que signifie la fameuse « identité heureuse » chère à Monsieur Juppé, le candidat le plus à gauche parmi tous ceux qui se présentent à la Primaire de droite. Bref, quelque part entre Emmanuel Macron, Manuel Valls et Alain Juppé, une fois de plus nos évêques pensent au Centre, ils sont par conséquent au centre du débat, ils apparaissent comme représentatifs de la…
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Hubert Champrun

Pages Culture

Rembrandt : les effets de la lumière

Quel que soit le prétexte de l’exposition (ici explorer, autour des trois œuvres du musée, ce que Rembrandt a peint pendant la même période), on ne peut refuser d’aller contempler les Pèlerins d’Emmaüs. Mais « Rembrandt intime » nous offre d’autres chefs-d’œuvre, dont un admirable Saint Paul assis à sa table de travail : lumière à la fois précise et diffuse, pénombre envahissante mais néanmoins bornée, attitude méditative sans lassitude, vieillesse sans décrépitude, on est happé par ce portrait imaginaire et qui, pourtant, nous parle avec émotion et avec vérité de l’apôtre rédigeant ses épitres, au moment où il se recueille, dompte son intelligence, pèse ses mots et va frapper sa formule. L’exposition n’est pas immense mais riche, permettant d’admirer le peintre comme le graveur et le dessinateur : ses croquis sont si vifs qu’ils s’animent, comme Le Sacrifice de Manoah, et on comprend mieux la vie intérieure, vibrante, de ses portraits et de ses toiles plus contemplatives : son art est dans la maitrise de sa fougue. Lui aussi dompte son mouvement et ses…
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Monde & Vie

Secrétariat Monde & Vie

Dialogue avec Solange Bied-Charreton

Dans cette rentrée littéraire un peu terne, le livre de Solange Bied-Charreton, Les visages pâles (Stock), dénote par son sujet : la bourgeoisie parisienne en général et la Manif pour tous en particulier. Il tranche dans la grisaille des auteurs au visage pâle, par son ambition littéraire et sa profondeur. La romancière a bien voulu nous montrer quelque chose de son atelier d’écriture. Solange Bied-Charreton, vous êtes ce qu’il est convenu d’appeler une jeune “auteure”, vous affichez sereinement trente-quatre ans au compteur. Vous avez déjà trois romans à votre actif. Qu’est-ce qui a pu vous pousser à écrire ? J’ai toujours eu envie d’être écrivain… Mais qu’est-ce qu’un bon livre ? Pas juste quelque chose qui me fait plaisir. Je me suis considérablement améliorée, depuis que je n’écris plus pour moi-même. Il y a un moment où l’on sait que l’on fait de belles phrases, mais si vous les gardez pour vous, cela devient mortifère. C’est vain. Quelque chose nous dit – c’est mon éducation catholique qui parle –  qu’il y a dans…
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Christophe Mahieu

Pages Religion

Le Vatican, ce guêpier

Qui s’y frotte s’y pique… Et si, malgré sa popularité mondiale, l’échec de François était inscrit depuis le début au Vatican même ? Pour le trentième anniversaire de la rencontre d’Assise, les drapeaux médiatiques, sans être en berne, ne claquaient pas au vent. Loin de là. La popularité du pape François, qui a fait le voyage le 2 septembre dernier, n’y a rien changé. L’initiative interreligieuse de Jean-Paul II du 27 octobre 1986 semble aujourd’hui bien loin… pour ne pas dire dépassée. En Angleterre, le Catholic Herald estime même que l’événement a atteint sa « date de péremption » ! Pourtant, on s’en souvient, Assise provoqua l’indignation de Mgr Marcel Lefebvre et fut une cause des sacres de 1988 provoquant les fameuses excommunications.  Cependant, sous le pontificat de Benoît XVI, on assista à une mutation de l’événement. Le syncrétisme et le relativisme étaient remisés au placard, remplacés par une « discussion » libre entre confessions religieuses et quelques athées, le tout avec une image en héritage : celle du pape dans la crypte, à genou et en prière…
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Monde & Vie

Secrétariat Monde & Vie

« Un évident besoin de l’histoire »

Jean Sévillia, entré au Figaro Magazine en 1981, y est rédacteur en chef, chargé de la culture. Il s’est rendu incontournable avec une œuvre qui s’en prend à toutes les légendes noires et à toutes les légendes dorées de l’histoire. Il nous rend notre passé avec sa fierté, en récusant les lectures idéologiques et en nous préservant de l’obsession des repentances en tout genre. Jean Sévillia, voilà qu’on publie un gros livre avec trois des derniers succès de votre production. C’est le signe d’un grand succès ? C’est une idée de mon éditeur. Mon ouvrage sur le terrorisme intellectuel n’était plus disponible qu’en collection de poche… Il m’a proposé de rééditer trois livres (qui sont proposés pour le prix d’un) : Historiquement correct, Moralement correct et Le terrorisme intellectuel. Et cela donne ce fort volume des Écrits historiques de combat, avec un nouvel index général et des bibliographies actualisés. Il me dit : ce sera un peu votre Pléiade. J’ai été surpris que vous mettiez Moralement correct avec Historiquement correct, un livre d’histoire…
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