« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Abbé de Tanoüarn

Abbé de Tanoüarn

Rédacteur en chef

Pour une généalogie de Michel Onfray

Qui sont les grands ancêtres de Michel Onfray, dans cet ésotérisme négationniste qui consiste, contre toute la communauté scientifique et contre tous les amis et les adversaires du Christ, à nier son existence historique ? Bruno Bauer ? Paul-Louis Couchoud ? Prosper Alfaric ? Cette généalogie n’est pas une généalogie de chercheurs, mais une généalogie d’aventuriers. On est frappé de la faible qualité scientifique des personnes qui, depuis un siècle et demi (pas davantage) se sont hasardées à soutenir l’idée que le Christ n’a jamais existé. J’ai sélectionné trois personnages, qui, malgré tout, dominent la bibliographie : Bruno Bauer, l’inventeur allemand de ce négationnisme christique ; Paul-Louis Couchoud, le Français élégant, mais qui n’est en rien un spécialiste de l’histoire du Premier siècle ; enfin Prosper Alfaric, prêtre défroqué, victime, nous le verrons, de la crise moderniste. Le premier penseur qui ait imaginé non seulement que tel récit évangélique est un mythe mais que l’existence même de Jésus relève de la mythologie, est un disciple de Hegel, Bruno Bauer (1809-1882), qui après avoir accusé son maître,…
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Entretien avec Jean Messiha 

J’ai rencontré l’homme qui a coordonné le programme du Front national, un personnage hors du commun, qui donne l’impression de voir plus loin que les politiques, tout en ayant le pouvoir d’expliquer de manière parfaitement claire sa vision à la fois économique et culturelle. Jean Messiha, vous apparaissez à qui vous croise comme un être… mystérieux… Il est vrai que j’ai un parcours singulier. Copte orthodoxe de naissance, j’ai reçu une éducation catholique, en particulier à Saint-Louis de Gonzague, où j’ai fait la grande partie de ma scolarité. Mais savez-vous qu’une grande partie du clergé copte a été élevée par les congrégations catholiques ? Il y a là pour moi deux spiritualités, qui ont bercé mon enfance, deux mondes. Et aujourd’hui, je vais à la messe dans le rite copte orthodoxe, mais il m’arrive souvent, pour des raisons de commodité, d’assister à la messe catholique, ici à Notre-Dame d’Auteuil. Une telle empreinte a-t-elle influé sur votre engagement politique ? Pour moi, faire de la politique, cela signifie d’abord « se mettre au service…
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Entretien avec Jean-Pax Méfret

Jean-Pax Méfret, le chanteur d’Occident, qui a bercé notre adolescence de cinquantenaires, sort un nouvel album : deux chansons poignantes, l’une sur le martyre des chrétiens d’Orient, “Noun”, l’autre en forme de prière, intitulée sobrement : “La force”. Mais d’où vient cette voix ? De quelle histoire poignante est-elle l’écho irremplaçable ? Vous avez toujours chanté, Jean-Pax, mais à quelle occasion avez-vous composé votre première chanson ? C’était après l’exécution du lieutenant Roger Degueldre. J’avais 16 ans, j’étais en prison, à Rouen, dans le quartier des activistes, j’y suis resté entre mai 1961 et septembre 1962, j’ai été le plus jeune détenu de France – pour cause d’Algérie française – en compagnie des plus grands seigneurs de l’armée française : les officiers avaient mis leurs décorations sur la porte de leur cellule. C’est dans cette atmosphère, quand j’ai appris l’exécution de Degueldre, c’est à ce moment que j’ai composé, en son honneur, ma première chanson. Elle commençait ainsi : « Dans le quartier des activistes, derrière une porte de fer, un officier parachutiste vient de coiffer son…
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Entretien avec Paul-Marie Coûteaux

Paul-Marie Coûteaux, faut-il sortir de l’euro ?   Il faut être politique. Ce n’est pas parce que l’euro est une mauvaise chose que l’on peut ou que l’on doit en partir. Comme disait Jean-Pierre Chevènement, « l’avion va dans une mauvaise direction. Ce n’est pas pour cela qu’il faut ouvrir le hublot et sauter à l’extérieur ». La vérité c’est qu’effectivement l’euro est une mauvaise chose pour notre économie, mais on ne voit pas comment il est possible d’en sortir. Ne l’oublions pas : la politique est l’art du possible. Il y a des choses que nous pouvons faire : reprendre le contrôle de nos frontières par exemple, assainir un Etat qui ne vit aujourd’hui que de sa dette. Pour parler plus spécifiquement de la monnaie, le pilotage politique de l’euro que l’on est parvenu à imposer à l’Allemagne est un moindre mal. Que pensez-vous de l’obsession monétaire que développe un Florian Philippot au Front national ? Je vois bien à quoi répond la stratégie de Philippot. D’abord il va chercher des voix là où il…
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Les signes d’un nouveau populisme chrétien / Entretien avec François Bousquet

François Bousquet est l’un des journalistes les plus talentueux de sa génération. Il a consacré son dernier livre à Patrick Buisson et à ce qu’il appelle « la droite buissonnière ». Il prolonge ici sa réflexion sur le populisme chrétien. Qu’est-ce qui a conduit Patrick Buisson à évoquer un « populisme chrétien » ? C’est dans un entretien au Monde, en date de juin 2013, que Buisson a lancé cette expression. La loi Taubira venait juste d’être adoptée par le Parlement en dépit de la très forte mobilisation de la Manif pour tous. C’est néanmoins cette mobilisation, à la fois par son intensité et par sa qualité, qui a poussé Buisson à formuler l’hypothèse d’un populisme chrétien. Dans cet entretien, qui fit alors un certain bruit, il évoquait une « phase que décrivait Lénine de politisation de catégories jusque-là réfractaires ou indifférentes à l’égard de la chose publique » et qui accédaient à une conscience civique et politique. Ce à quoi on assistait, ajoutait-il, c’est aux prémices d’une révolution culturelle. Gaël Brustier parlera plus tard d’un Mai…
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Entretien avec Alain de Benoist

Alain de Benoist est l’un des meilleurs analystes de notre évolution politique et sociale. Il nous offre ici une tentative de description précise d’un système qui repose avant tout, dans l’ensemble du monde occidental, sur un individualisme exacerbé. On parle aujourd’hui beaucoup du « Système ». Mais d’où vient ce mot et qui l’a employé le premier dans un sens politique ? Historiquement, on pourrait faire remonter l’usage politique du terme à 1719-1720, lorsque les quatre frères Pâris mirent un terme au « système de Law », c’est-à-dire au « système » imaginé par le financier d’origine écossaise John Law visant à remplacer, pour faciliter le commerce, les espèces métalliques par du papier-monnaie. L’événement fut assez marquant pour que Littré, dans son dictionnaire, définisse encore l’« antisystème » comme un « système financier opposé au système financier de Law ».À date plus récente, il faut signaler que, sous la République de Weimar, les nationalistes allemands dénonçaient volontiers le Systemzeit (le « temps du Système ») et qu’ils s’en prenaient aussi aux « politiciens du Système », à la « presse du Système », aux « partis du Système »,…
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Entretien avec Laurent Dandrieu : « Le christianisme pourrait aisément redevenir une idée neuve en Europe »

Dans votre livre Église et immigration, le grand malaise, vous pointez le danger d’une immigration massive. Mais pourquoi vous en prendre à l’Église ? N’est-ce pas là une question purement politique ? Il est évident que la responsabilité première n’est pas celle de l’Église. Il faut d’abord incriminer les politiques, mais d’autres s’en chargent amplement et l’on n’avait pas besoin de moi sur ce sujet. Pour autant, la responsabilité de l’Église est loin d’être nulle, et c’était pour le coup un sujet tabou, que les fidèles abordent depuis des décennies sous le manteau mais que personne n’avait vraiment osé aborder de front, et encore moins travaillé. Cette responsabilité, j’en prendrais deux symboles : le premier est raconté par Malika Sorel dans son livre Décomposition française, et date du gouvernement de Dominique de Villepin : « En février 2006, alors que je demande à l’un de ses conseillers, dans son bureau, la raison de l’impuissance du Premier ministre sur la question des expulsions de clandestins, je suis stupéfaite de m’entendre répondre que, à chaque fois…
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L’identité : on y tient

Sur l’identité chrétienne de la France, deux livres paraissent le même 12 janvier, ce ne peut être un hasard dans le Landernau parisien : il va s’en parler. L’un est signé par le rédacteur en chef Culture de Valeurs actuelles, Laurent Dandrieu. L’autre est le fait d’un blogueur bien connu Koz, de son vrai nom Erwan Le Morhedec. J’ai eu quelques bonnes feuilles du second et le livre du premier, livre intitulé tout simplement Église et immigration : le grand malaise et sous-titré Le pape et le suicide de la civilisation européenne. Le travail de Dandrieu est à son image, précis, charpenté, bien écrit. Et sur un tel sujet on voit l’âme affleurer ici ou là ce qui ne gâte rien. Je ne peux pas me prononcer définitivement sur le travail de Koz, puisque, pour l’instant, je n’en ai eu que les bonnes feuilles, publiées dans La Vie. Le titre est tout un programme : Identitaire, le mauvais génie du christianisme. Dans les textes que nous tenons en main, rien n’est fait pour…
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