Numéro 923 - Format PDF

Il est bien difficile d’être pape aujourd’hui, alors que l’Église est sous le tir croisé de la bien-pensance internationale pro-mariage gay, qui ne se prive pas de faire pression sur le petit Vatican et, d’autre part, en Amérique du sud, sous le feu des intégrismes autoproclamés évangélistes, qui permettent aux « bornagain » de recommencer une vie sans divorce sur les ruines de leur ancienne existence. François est le pape des contraires, tantôt rappelant à l’ordre catholique tantôt accueillant dans son hôpital de campagne car il doit être plus évangélique que les évangélistes. Ses positions sur les migrants sont difficiles à avaler pour les catholiques européens ? Eric Letty revient en dernière page, sur ce sujet plus complexe qu’il n’en a l’air pour compléter notre dossier. Ce pontificat, il faut le dire peut paraître assez difficile à lire. Casuistique. Jésuite. Ceux qui aiment les discours clairs et les chemins bien balisés ont raison de se plaindre. Une chose est sûre pourtant : nous ne pouvons pas nous permettre de nouvelles divisions, alors que l’Eglise est attaquée et que la barque de Pierre fait eau de toutes parts. François a conscience que la Catholique a besoin de tous ses fidèles. C’est dans cette perspective qu’il se prépare à réintégrer la Fraternité Saint-Pie X. Dans cette perspective aussi que, malgré des maladresses scientifiques que nous avons relevées dans un numéro précédent, il prône une écologie intégrale, une écologie de l’environnement et une écologie de l’homme lui-même–préoccupation qui fait l’unité des catholiques et s’impose bien au-delà. Le pape des contraires est un pape vraiment universel. Universel ? Catholique.