Numéro 919 - Format PDF

La répétition de l’adjectif « européen » dans le titre complet de notre dossier n’est pas un hasard. Il ne s’agit pas de se demander si l’on est pour ou contre l’Europe. Il faut comprendre que face au mouvement de la mondialisation dont l’Union européenne représente l’avant-garde et le modèle souligne Jeanne Smits et dont les États-Unis restent,plus ou moins, les tireurs de ficelles, reconnaît Richard Dalleau, il y a de plus en plus de résistances venant des nations européennes. Nous avons fait l’impasse sur la Grèce dans ce dossier parce que nous en avons beaucoup parlé. Mais le sort de la Grèce – guère enviable – a été une sorte d’avertissement. Aujourd’hui tant le Royaume-Uni que le Danemark ou les pays de l’Europe centrale supportent de plus en plus mal la tutelle technocratique et morale qu’entend exercer la nouvelle nomenklatura mondialisée, en charge de l’Union européenne. Nous n’avons pas à choisir pour ou contre l’Europe. Nous voulons lutter pour les nations européennes contre la centralisation bruxelloise. L’intervention de Thierry Baudet, l’un des grands maîtres à penser du souverainisme européen, montre que même dans un pays aussi progressiste que les Pays-Bas la résistance à l’UE a le vent en poupe. Le témoignage de Marek Jurek, ancien président de la diète polonaise, nous fournit des raisons d’espérer, en montrant que contre l’Union administrative et moralisante, il faut une union organique et identitaire des pays européens, union fondée sur ce que Pierre Manent appelle « la marque chrétienne ».