Numéro 956 - Format PDF

Il serait sans doute exagéré de parler de « guerre mondiale » : la troisième, la quatrième ou la cinquième ? Le pape François avait significativement employé l’expression de « guerre mondiale par morceaux ». C’est sans doute la meilleure description… On pourrait parler d’une sorte de partage hégémonique des terres émergées, avec, de la part de l’hyperpuissance américaine, la volonté de contrôler à son profit tous les pays riches ou qui seraient susceptibles d’exercer une hégémonie régionale non contrôlée. Il existe de ce fait une sorte d’empire mondial, qui se suscite des ennemis au fur et à mesure qu’il étend sa férule sur le reste du monde. « À l’un l’Asie, à l’autre l’Afrique. Que pourra faire la petite France contre tous ces géants ? »  demandait déjà Charles Maurras au début du xxe siècle.Il semble pourtant que le monde attend la France, comme portant cette petite voix qui explique inlassablement que la civilisation est plus précieuse que Mammon, le dieu Dollar. De cette vocation, il faut bien reconnaître que notre pays n’a pas fait grand-chose. Macron sait au moins la mettre en scène, à Versailles, à Saint-Pétersbourg et même à New-York. Sera-t-il le réalisateur de cette mise en scène ? Son libéralisme matriciel ne lui permettra sans doute pas d’aller plus loin qu’un beau discours.En attendant, Oncle Donald nous emmène tout droit vers un nouvel ordre américain, non pas l’ordre libéral, où chacun librement peut entreprendre, mais, ordo ab chao, l’ordre dans lequel personne ne devra bouger une oreille sans l’autorisation de la puissance mondiale.