« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Gabrielle Cluzel

Journaliste
 

Dans la dentelle ou pas ...

Une perverse... Vous savez, il en va des femmes comme de tous les sujets tabous, il faut en être pour pouvoir en parler. Alors parlons-en. Parlons de la femme la plus stupéfiante du mois : Catherine Millet. Celle-ci, dans un article du Point intitulé Catherine Millet s’explique sur son « regret de ne pas avoir été violée » (sic), se pique de théologie, et appelle Saint Augustin à la rescousse pour affirmer que si Anne-Lorraine Schmitt, ne s’était pas entêtée à défendre farouchement sa pureté en « jeune fille catholique », si elle n’avait pas résisté à son violeur, si quittant momentanément son corps pour se réfugier dans son esprit, elle s’était laissé faire, elle serait encore en vie. Une minute de plus et Catherine Millet nous affirmait que sainte Maria Goretti s’était, en somme, suicidée. On attend avec impatience, dans les prochains numéros, l’exégèse d’Histoire d’une âme par Christine Angot, et d’Introduction à la vie dévote par Brigitte Lahaye.
Si Saint-Augustin a évoqué la question du viol dans La Cité de Dieu, c’est pour en tirer la conclusion que lorsqu’une femme, décidée à rester chaste, est victime d’un viol sans aucun consentement de sa volonté, seul le violeur, bien sûr, est coupable. Ce qui est assez éloigné de l’interprétation hasardeuse qu’en fait Catherine Millet. Sans compter que celle-ci, n’ayant pas pris connaissance du dossier, ignore – comme le rappelle le père de la malheureuse jeune fille, indigné – que le violeur d’Anne-Lorraine ayant été dénoncé par sa première victime, il s’était promis, la deuxième fois, de tuer.
Le Point, par la voix de Catherine Millet, a donc publié deux fake news, l’une théologique et l’autre judiciaire. Et pire, a surtout blessé une famille.

Elle est vexée... Sur un sujet connexe mais infiniment moins tragique, parlons de la femme la plus décapante du show biz : Valérie Lemercier. Dans les colonnes de Gala, elle évoque, avec humour, une rencontre avec Harvey Weinstein quand elle avait 23 ans : « J’ai dîné avec [lui], il ne m’a même pas regardée ».
Alors que Caroline De Haas affirme avec le plus grand sérieux « qu’un homme sur deux ou trois est un agresseur », et que de façon générale, les féministes, hermétiques à toute forme d’auto-dérision, se posent en vestales traquées par des bêtes incapables de résister à leurs charmes irrésistibles, avouons que la dame est rafraîchissante. Il y a dans cette pitrerie dépitée un peu de Woody Allen – « la célébrité m’a apporté un gros avantage : les femmes qui me disent non sont plus belles qu’autrefois » –, et de Maupassant, dont la nouvelle “Rose” (Contes du jour et de la nuit), effleure tout en finesse l’humiliation sourde, derrière l’épouvante, ressentie par une femme du monde quand elle apprend par la police que ce qui lui sert de femme de chambre et vit dans son intimité depuis si longtemps est en réalité un violeur.

Notre Trumpette... Parlons de la femme la plus vivifiante : Marion Le Pen-Maréchal, qui est intervenue sans crier gare au grand congrès conservateur de Washington. Elle est apparue et d’un coup, ô miracle, un vent d’espoir s’est levé sur le camp des toutestfoutuistes, des défaitistes chroniques, des lecteurs compulsifs du Suicide français, des résignés de la dissolution programmée.
« La droite la plus belle du monde ! », a commenté sur Facebook, un internaute ravi et plein d’esprit, sous une photo de la jolie dame à la tribune.
Envisage-t-elle pour autant d’être LA Trumpette ? Rien n’est moins sûr. Elle explique à qui veut l’entendre qu’elle ne veut pas faire de la politique mais de la métapolitique. Ce qui sera toujours mieux que la bêtapolitique, l’inepte politique telle qu’elle est pratiquée par tant de caciques de la droite.
Son raisonnement est simple : depuis des années, on prend tout par le mauvais bout, et les résultats électoraux, même lorsqu’ils sont bons, ne sont que cautères (de droite) sur jambe de bois (de gauche).
Il faut tout retricoter à la base, à commencer par le substrat culturel. Et c’est sur ces fondations communes, et nulle part ailleurs, que pourra se faire cette fameuse et pour le moment si chimérique union des droites, ce Graal que l’on poursuit depuis si longtemps sans jamais l’atteindre que l’on finit par se demander s’il existe. Non, ce n’est pas forcément une mauvaise idée. Oui, ça risque d’être long.

La Pucelle... Parlons de la femme qui a le plus déchaîné les passions ces jours-ci : Jeanne d’Arc. Parce qu’une jeune catholique pratiquante, guide d’Europe donc « fidèle à sa patrie (…) tous les jours de sa vie », a un grand-père béninois, certains ont voulu lui dénier le droit de représenter la pucelle d’Orléans. Une ligne de fracture potentiellement durable s’est dessinée entre des « pour » et des « anti » qui se pensaient pourtant quelques « convergences de lutte » dans le refus de voir disparaître la France. Les deuxièmes ont traité les premiers de « bourgeois catholiques ayant peur de se faire traiter de racistes », ce qui est faux : ceux qui ont défendu Mathilde n’étaient animés que par un esprit de justice. Les premiers ont vu dans les deuxièmes des « racistes », ce qui n’était sans doute pas vrai non plus, les réactions épidermiques – au propre comme au figuré – n’étant souvent que les conséquences prévisibles d’une France saturée par une politique migratoire aberrante, et dont l’exaspération commence à altérer le discernement… Triste de voir une innocente Mathilde de 17 ans en être le bouc émissaire.

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