« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Gabrielle Cluzel

Gabrielle Cluzel

Journaliste
 

Dans la dentelle ou pas ...

Une perverse... Vous savez, il en va des femmes comme de tous les sujets tabous, il faut en être pour pouvoir en parler. Alors parlons-en. Parlons de la femme la plus stupéfiante du mois : Catherine Millet. Celle-ci, dans un article du Point intitulé Catherine Millet s’explique sur son « regret de ne pas avoir été violée » (sic), se pique de théologie, et appelle Saint Augustin à la rescousse pour affirmer que si Anne-Lorraine Schmitt, ne s’était pas entêtée à défendre farouchement sa pureté en « jeune fille catholique », si elle n’avait pas résisté à son violeur, si quittant momentanément son corps pour se réfugier dans son esprit, elle s’était laissé faire, elle serait encore en vie. Une minute de plus et Catherine Millet nous affirmait que sainte Maria Goretti s’était, en somme, suicidée. On attend avec impatience, dans les prochains numéros, l’exégèse d’Histoire d’une âme par Christine Angot, et d’Introduction à la vie dévote par Brigitte Lahaye. Si Saint-Augustin a évoqué la question du viol dans La Cité de Dieu, c’est…
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La France de Johnny

Lors d’un entretien récent, Patrick Buisson a réaffirmé son intime conviction : il faut « faire converger la France de la Manif Pour Tous, une droite conservatrice, et la France de Johnny, une France populaire (…), ces deux électorats sont majoritaires en France et c’est une alternance au grand centre qu’Emmanuel Macron préside. » France conservatrice et France périphérique doivent s’allier. Qu’ont-elles de commun ? Une « inquiétude identitaire » commune. Qu’ont-elles d’intrinsèquement dissemblable, en sus de leur origine sociale et de leur implantation géographique ? Le potentiel. La capacité à monter en puissance.La France de Johnny a peu d’enfants. Auxquels elle a peu transmis. Elle a fait bon accueil à l’hédonisme de mai 68, qui a rencontré un désir de supplément de vie facile auquel aspiraient ces Français « modestes ». Elle a aussi abandonné la religion, dans laquelle elle ne voyait plus qu’une suite d’interdits contraignants, ne gardant qu’une religiosité sentimentale, trop inconsistant pour passer les générations. La télévision est devenue l’hôte permanent, allumée dans le salon comme un fond sonore, distillant toute la…
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« Le féminisme à son origine était une aspiration naturelle »

Gabrielle Cluzel est l’auteur de plusieurs recueils de nouvelles, dont Rien de grave (Prix Renaissance 2006) et d’un essai sur les dernières heures du féminisme, Adieu Simone (éd. Le Centurion). Elle s’explique ici, avec la verve qu’on lui connaît, sur le féminisme comme idéologie, même si elle n’oublie pas qu’il s’agit aussi d’une aspiration naturelle ! Gabrielle Cluzel, nos lecteurs vous connaissent bien, à travers votre chronique toutes les trois semaines, vous défendez avec esprit, en toute occasion la cause des femmes et en même temps vous écrivez sur ce que vous avez appelé dans un ouvrage récent « les dernières heures du féminisme ». N’y a-t-il pas une contradiction dans cette double attitude ? Non, je ne crois pas. C’est le féminisme qui est une contradiction. Car si le perfectionniste aime la perfection, le djihadiste, le djihad, l’interventionniste, l’intervention, etc. Le féminisme – en tout cas le féminisme tel que nous le connaissons – n’aime pas la femme. Le « isme » est usurpé.Ou alors il les aime à la manière d’un conjoint pervers narcissique…
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Un accident… qui se vit bien

Un pont. Une source. Un roc. Marion Maréchal est tout cela, et plus encore : quelque chose comme l’incarnation de la petite fille espérance, qui nous laisse dans l’espérance au moment où elle nous l’enlève. Marion Maréchal Le Pen s’en va. Des militants grisonnants témoignent dans la presse de leur désarroi : ils se sentent orphelins. Quand ils pourraient avoir l’âge, pourtant, d’être ses parents. Voire ses grands-parents. Ce n’est pas dans l’ordre des choses, n’est-ce pas ? Mais « la petite », comme ils l’appellent, a bouleversé notre vieux monde politique, qui était pesant comme une chape. Marion, c’est un pont. Un pont familial entre son grand-père – elle posait dans ses bras pour une affiche électorale, avec ses bouclettes blondes et ses grands yeux noirs, dès l’âge de deux ans – et sa tante, quand, entre ces deux-là, tout semblait avoir été dynamité, brûlé, carbonisé. Un pont générationnel entre le FN d’hier et celui d’aujourd’hui, gardien des fondamentaux et du substrat culturel. Un pont politique entre le FN et le reste…
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Pour vous, j’ai suivi dans la presse « l’actualité féminine ». Et en suis sortie… ébaubie.

De la libération des femmes… Un clip musical mettant poétiquement en scène Nathalie Portman, dans la pénombre, alors qu’elle est enceinte de son deuxième enfant et sur le point d’accoucher, a choqué le magazine Grazia. On devine les mouvements du bébé. Grazia défaille. La pudibonderie tant décriée au xixe siècle, loin d’avoir été éradiquée, a migré pour se planquer dans des recoins abstrus. Les photos scabreuses, oui, la maternité heureuse, non. La pornographie, oui, les échographies, non. « Le clip avec Nathalie Portman enceinte jusqu’aux yeux a horrifié (sic) la moitié de la rédac » rapporte madmoiZelle.com, parlant de « dégoût », et de « plan sur la peau distendue de la mère où l’enfant commence à gigoter » qui ne serait « pas fait pour les yeux de toutes ». Pour cette presse féminine, le ventre d’une femme enceinte est donc horrible et dégoûtant. Certaines lectrices, mécontentes ont réagi. La gronde montant sur les réseaux sociaux, la rédaction a reconnu avoir « fait une erreur »… et a remplacé son texte par un autre du même acabit, s’indignant par…
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Le rouge, le noir et madame leblanc...

«Robert Sarah, ce cardinal que La Manif pour tous adore », tel est le titre d’un article paru le 16 octobre dernier dans le Journal du Dimanche. Le journaliste développe : « Né dans une famille coniagui du nord de la Guinée, le cardinal s’est converti au catholicisme à l’adolescence. Formé dans la rigueur des Spiritains, il a ensuite bravé le dictateur Sékou Touré, qui avait chassé tous les prêtres étrangers du pays. En 1979, son courage politique lui a valu d’être nommé évêque de Conakry – alors le plus jeune du monde – par Jean-Paul II. En 2010, Benoît XVI, dont il est très proche, l’a créé cardinal. Depuis vingt-deux ans à Rome, il ne semblait pas prédestiné à rencontrer le public français. “Il est très apprécié des jeunes tendance Versailles”, décode un évêque. Sa popularité a grandi en France en 2012 avec l’émergence de La Manif pour tous, dont le noyau dur a défilé dimanche à Paris sur le thème de la filiation. » Pour résumer, « À 71 ans, le cardinal guinéen est devenu…
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Une fête devenue délicate ...

Connaissez-vous le village de Prignac-et-Marcamps, en Gironde? Son monument aux morts, ses trois églises, sa « fête des gens que l’on aime » et ses institutrices qui veulent se faire aussi « éclairées » qu’à Paris ? La petite affaire a été relayée par Le Huffington Post puis par Le Figaro. Des maîtresses de moyenne section ont collé le mot suivant dans le cahier de leurs petits élèves : « chers parents, au vu de situations familiales délicates de certains enfants, nous avons décidé cette année de fêter la “fête des gens que l’on aime” et non pas les traditionnelles fêtes des mères et pères. Chaque enfant a donc créé avec son enseignant 2 objets qu’il offrira aux personnes de son choix. »Une blogueuse a trouvé l’initiative formidable, et en a posté la photo sur Internet avec ce commentaire : « J’imagine à quel point ce peut être difficile pour les enfants qui n’ont pas la chance d’avoir un papa et une maman, ou bien qui ont tout simplement deux papas et deux mamans ». On nous dit…
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Femmes Occidentales ...

Preuve patente que l’Allemagne n’est pas « tombée des nues » le 1er janvier 2016, et qu’elle avait déjà eu vent de quelques « gestes inappropriés » – pour reprendre une expression chère à Clinton et DSK –, ce guide « L’Allemagne et ses habitants », publié dès le mois d’octobre par la Bayerischer Rundfunk, radio/télévision bavaroise publique. Une initiative inscrite dans un projet plus vaste intitulé « Ankommen » (« arrivée »), mis en œuvre par le gouvernement fédéral allemand dans le cadre de l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015. En quoi consiste ce guide ? En « un ensemble de 14 dessins », explique Le Monde, « mettant en scène des moments de la vie courante, mais aussi des comportements violents barrés d’une croix orange », ou autrement dit en une succession de pictogrammes « ressemblant à s’y méprendre aux planches de consignes de sécurité dans l’avion », montrant ce qu’il faut faire et surtout ne pas faire avec les Allemandes, en croisant les doigts pour que ce mode d’emploi sommaire, ce code de la route des sexes en Occident (feu…
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