« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

Dérive arc-en-ciel dans la Vendée blanche

Créée à La Roche-sur-Yon avec l’appui de Philippe de Villiers lorsqu’il présidait le conseil général de Vendée, l’Institut catholique d’études supérieures (ICES),excellente faculté libre, se trouve pris aujourd’hui dans une tempête « elgébétée », à la suite de l’intervention d’une quinzaine d’étudiants qui ont crevé trois ballons et renversé le panneau d’un stand de lobbyistes homosexuels installé place Napoléon, en plein centre-ville, à l’occasion de la « journée de lutte contre l’homophobie et la transphobie », le 18 mai dernier.Les inconscients ont vite appris qu’on ne s’en prend pas impunément au lobby dominant. Le Secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes, les hommes et les options intermédiaires, Marlène Schiappa, a rappelé« que l’homophobie est un délit, pas une opinion ». Le préfet de Vendée, Benoît Brocart, a promis d’octroyer au centre LGBT de Vendée une « augmentation » des aides financières dont il bénéficie déjà, qui « pourra même se pérenniser dans la durée »– un peu comme la dette publique de la France… Le sénateur de Vendée, Bruno Retailleau, et le maire de La Roche-sur-Yon, Luc Bouard (pour l’instant LR, mais hautement Macron-compatible), parfaits exemples de politiciens de droite, ont fait chorus en condamnant « ces agissements imbéciles, sectaires et régressifs »(Bouard dixit), tandis que du choeur des vierges LGBT, si j’ose dire, s’élevait en fond sonore l’habituel concert des lamentations victimaires.Les trois ballons crevés ayant ainsi été gonflés en affaire d’État, la police a perquisitionné chez les étudiants et placé certains d’entre eux en garde à vue pendant quarante-huit heures. Douze seront« renvoyés »le 18 juillet devant la justice, qui sait se montrer heureusement diligente lorsque la gravité exceptionnelle des crimes l’exige.On aurait pu attendre que le directeur de l’ICES, Eric de Labarre, défende ses étudiants, ou se taise. Cet ex-président de l’Union des associations de parents d’élèves de l’enseignement libre (UNAPEL) et ancien secrétaire général de l’enseignement catholique a, hélas, renchéri sur les politiciens et le lobby elgébétique en promettant de sanctionner les coupables de cette impardonnable offense à la pensée dominante (trois d’entre eux ont en effet été exclus, dont deux à titre définitif). Il s’est ainsi attiré les critiques des catholiques conservateurs, sans désarmer pour autant les attaques de la secte arc-en-ciel.On peut s’étonner que Labarre ait lui-même établi un lien entre son institut et le chahut d’une quinzaine d’étudiants agissant de leur propre initiative, hors des murs de l’établissement. Il a, semble-t-il, subi lap ression des politiciens des conseils régional et général et de la municipalité de La Roche-sur-Yon, financeurs partiels d’importants travaux d’extension de l’ICES actuellement en cours et représentés au Conseil d’administration de la faculté libre. Le 17 mai, ce « gratin » s’était d’ailleurs réuni dans les locaux de la faculté libre pour la pose de la première pierre. Or, Retailleau (l’homme fort du département) et consorts souhaiteraient “normaliser” l’ICES. En acceptant les subventions, Labarre s’est imprudemment placé entre leurs mains.De cette histoire, je retiens qu’au moment où va s’ouvrir le débat sur la PMA sans père, la droite conventionnelle n’oppose aucune résistance au totalitarisme du lobby politique homosexuel. La municipalité de la Roche-sur-Yon a même mis gratuitement un local à la disposition du Centre LGBT de Vendée. Les contribuables yonnais en sont-ils informés ? Ils pourront bientôt apprécier à leur juste prix les sympathies du maire, puisqu’il est prévu que la première gay-pride organisée en Vendée se déroule en 2020 dans leur ville... Ce spectacle haut en couleur réjouira sûrement les électeurs de Luc Bouard et de Bruno Retailleau !

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