« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

Pas de vaccin contre le macronisme

La vaccination contre la Covid 19 crée une nouvelle fracture entre deux France. La querelle ne devrait pourtant pas exister, puisqu’Emmanuel Macron avait déclaré, dans son discours du 24 novembre : « Je veux aussi être clair : je ne rendrai pas la vaccination obligatoire ». Tout devrait donc aller pour le mieux dans le meilleur des mondes macronien, où ceux qui souhaitent se faire vacciner le pourraient et se trouveraient ainsi protégés (sous réserve que le vaccin soit efficace et ne mute pas), sans risquer par conséquent d’être contaminés par les Gaulois réfractaires à l’idée de se faire inoculer des produits de thérapie génique sur les effets desquels on n’a pas de recul. Pourtant, cette liberté de choix élémentaire est sujette à caution. Certes, le vaccin ne sera pas imposé ; mais il est question de créer un “passeport vert”, qui octroierait aux seuls vaccinés « le droit de vivre normalement », comme le dit et préconise Jean-Christophe Lagarde, chef de file de l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI). Ce qui revient à condamner à la mort sociale l’autre moitié des Français– y compris les jeunes, qui ont le moins besoin de se faire vacciner – en leur interdisant par exemple l’accès aux lieux de culture, musées, théâtres, cinémas, ou aux restaurants. Ventre mou du centre mol, l’UDI aurait emprunté cette idée liberticide aux Israéliens. Le premier ministre Castex s’est empressé de la reprendre dans un projet de loi « instituant un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires », déposé en procédure accélérée le 21 décembre à l’Assemblée nationale, deux jours avant qu’Olivier Véran, confronté aux réactions hostiles de nos concitoyens inquiets de la réduction des libertés, ne corrige le tir en affirmant surTF1 que ce texte ne serait pas présenté au Parlement« avant plusieurs mois, avant d’être sortis de la crise ».Le ministre de la Santé devait être mal informé, puisque la discussion du projet de loi est inscrite à l’ordre du jour de la première séance publique de l’Assemblée nationale le 19 janvier prochain. Un bobard de plus.Le mensonge « sanitaire » est érigé en système de gouvernement et tient lieu de stratégie au pouvoir. Les autorités ont menti à propos des masques, des tests, des places en réanimation… Au mois d’octobre encore, Emmanuel Macron, annonçant le deuxième confinement, brandissait la menace de 400 000 morts, alors que la « deuxième vague » avait déjà commencé à refluer. Ces prévisions catastrophistes avaient-elles pour but de justifier l’assignation à résidence des citoyens ? À quelles fins ? Des secteurs entiers de l’économie française sont ruinés, des centaines de milliers d’emplois ont été ou seront supprimés, la dette publique a crû de plus de 230 milliards d’euros… En revanche, les grands laboratoires qui fabriquent les vaccins et leurs commensaux ne se comptent pas au nombre des perdants de l’épidémie. L’Union européenne a négocié dans le plus grand secret l’achat massif de leurs produits et leurs actions se sont envolées. Sans expliquer la casse de notre économie, il y a de quoi troubler l’opinion. On sait depuis le sang contaminé et la vache folle que les relations trop intimes entre les intérêts financiers et la santé publique peuvent enfanter des monstres.Pour convaincre les Français de se faire vacciner, le pouvoir aurait besoin de gagner leur confiance. Or, beaucoup d’entre eux ont le sentiment qu’il les trompe et ce n’est pas la constitution démagogique d’un nouveau comité Théodule de 35 pékins tirés au sort, supposé aider le gouvernement à élaborer une stratégie vaccinale, qui rendra nos compatriotes moins méfiants ;non sans raison (pourquoi ne pas privilégier les vaccins classiques coûtant beaucoup moins cher et présentant moins de risques que les thérapies géniques) Mais, en dépit de sa gestion brouillonne de la crise, la macronie a la chance d’avoir en face d’elle une opposition inepte, qui, plutôt que de lever l’étendard des libertés françaises, reproche au gouvernement de n’en faire pas assez, ni assez vite – quand il serait sage d’attendre l’arrivée de vaccins plus classiques. Cette année 2021 commence donc dans l’incertitude. C’est une raison de plus d’adresser nos meilleurs voeux à tous nos lecteurs.

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