« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

Macron, le global président

Trois p'tits tours et puis… s’en retournent. Au lendemain de la dénonciation unilatérale par l’Australie d’un contrat portant sur la fourniture par la France de douze sous-marins, Emmanuel Macron a rappelé, le 17 septembre, les ambassadeurs de France en Australie et aux États-Unis – notre bon allié américain nous soufflant cet énorme marché. Pour protester contre ce coup de Jarnac, le président français montrait donc à la fois ses muscles et les dents : les Yankees n’avaient qu’à bien se tenir ! Cinq jours plus tard, Macron et le Président Joe Biden publiaient un communiqué commun, indiquant qu’ils avaient« décidé de lancer un processus de consultations approfondies, visant à mettre en place les conditions garantissant la confiance et à proposer des mesures concrètes pour atteindre des objectifs communs ». Tout va très bien, madame la marquise… Parallèlement, Macron annonçait le retour de notre ambassadeur à Washington. É finita la commedia.La France pourrait pourtant prendre plusieurs mesures de rétorsion à l’égard de ses faux amis, par exemple en bloquant l’accord de libre-échange encours de négociation entre l’Australie et l’Union européenne ; en quittant le commandement intégré de l’OTAN, dans lequel Nicolas Sarkozy avait réintégré notre pays ; ou même, en sortant de cette organisation pour inaugurer une nouvelle voie diplomatique en se rapprochant de la Russie. Autant de manières de marquer notre indépendance et de montrer aux Américains qu’un allié n’est pas un vassal. Mais il faudrait, pour cela, qu’Emmanuel Macron soit convaincu de la grandeur de notre pays et jaloux de sa souveraineté. Il faudrait, aussi, qu’il puisse en imposer à nos partenaires européens, qui se sont une fois de plus abstenus de nous soutenir pendant cette crise, quand ils ne nous ont pas poignardés dans le dos comme l’Allemagne – ce qui n’a pas empêché le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Driant, de souhaiter« affirmer notre souveraineté européenne ». Voilà pourtant de quoi faire réfléchir au bien-fondé de cette Union européenne, si souvent présentée au peuple français comme une opportunité de mieux résister à l’hégémonie américaine. Mais au-delà des gesticulations destinées à donner le change à l’opinion publique française en la persuadant, à quelques mois de l’élection présidentielle, que le chef de l’Etat se soucie des intérêts de la France, Emmanuel Macron se soucie peu de résister. En fait de sous-marins, il s’était d’ailleurs rendu responsable, lorsqu’il était ministre de l’Économie de François Hollande, de la vente à l’Américain General Electric de la branche Energie du groupe Alstom, qui produisait les turbines de nos sous-marins nucléaires – ce qui a rendu notre force de dissuasion dépendante du bon vouloir de nos bons alliés.Au reste, Macron ne s’est jamais caché d’être un partisan zélé du mondialisme et de la globalisation. Il l’a redit dans une vidéo diffusée, le 25 septembre, dans le cadre du concert “caritatif” « Global Citizen live »,qui se tenait au Champs de Mars, à Paris, mais aussi, parallèlement, à Londres, Lagos, New-York, Los-Angeles, Rio, Sydney, Séoul et Bombay. L’événement était organisé par Global Citizen. Cette ONG, dont le nom suffit à indiquer les orientations mondialistes, a été fondée par le milliardaire – Australien ! – Hugh Evans et propose un « plan de relance pour le monde »,ambitionnant « d’éradiquer la crise alimentaire, assurer la reprise scolaire pour tous, protéger la planète et promouvoir l’équité »: autant de vertueuses intentions qui coïncident étroitement avec celles des Nations-Unies et dont on a de sérieuses raisons de se méfier. En l’occurrence, il s’agissait surtout de soutenir la vaccination massive contre la Covid 19 à l’échelle de la planète. Emmanuel Macron s’est ému de ce qu’« à cause de nous, collectivement », une faible partie de la population africaine soit vaccinée contre la Covid-19 et s’est engagé à doubler le nombre de doses (de 60 à 120millions) offertes par la France à ce continent, pourtant beaucoup plus éprouvé par le sida, le paludisme ou la tuberculose que par la Covid. Macron aurait-il acheté tellement de doses de vaccin à Pfizer qu’il ne sait plusc omment les écouler ?

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