« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

Face au déferlement

Le déferlement de centaines de milliers d’immigrants provenant en grande partie, mais pas seulement, du Moyen-Orient est le phénomène le plus spectaculaire que l’Europe ait connu depuis des décennies. Ce qui, médiatiquement, apparaît comme un raz-de-marée, n’est pourtant qu’une vague particulièrement haute et forte, qui vient s’ajouter au flux régulier d’immigrés qui entrent en France depuis un demi-siècle, légalement ou clandestinement. Nous assistons à l’accélération brutale d’un processus engagé de longue date, qui conduit, à terme, à un remplacement de population et à la disparition des nations européennes.

Que faire, face à ce déferlement ? Fermer les frontières, ou même les relever lorsqu’elles avaient été abolies ? Confrontés à la réalité, plusieurs pays, dont l’Allemagne, reviennent déjà sur Schengen. Le même principe de réalité commande de revenir d’urgence sur les conditions d’octroi de notre nationalité et sur le droit du sol.

Par ailleurs, faut-il recevoir indistinctement tous les immigrants, comme le souhaite le président de la Commission européenne ? Ou seulement les chrétiens, comme le veulent certains pays d’Europe de l’Est ?

À cet égard, l’ambassade de France à Beyrouth s’est illustrée en refusant d’octroyer un visa à une chorale de chrétiens syriens qui devait participer à un festival de musique religieuse à Strasbourg. Au même moment, François Hollande dispense des leçons de générosité socialiste à l’Europe entière. L’affaire ayant fait un peu de bruit, le ministère de l’Intérieur a demandé au consulat de procéder à un « réexamen bienveillant » du dossier. Mais la question de l’accueil des chrétiens d’Orient persécutés a été posée par Mgr. Marc Aillet, évêque de Bayonne, et par ailleurs, sur les ondes de Radio Courtoisie, par Frédéric Pichon, chercheur associé à l’équipe Monde arabe Méditerranée de l’université de Tours, et Marc Fromager, directeur de l’association Aide à l’Église en Détresse. Selon ces derniers, les difficultés à obtenir un visa qu’éprouveraient les chrétiens de Syrie s’expliqueraient par le fait que l’instruction des dossiers est soustraitée à des musulmans et par des consignes données aux fonctionnaires français pour ne pas accueillir de sympathisants du régime de Bachar el-Assad, auxquels sont associées les minorités chrétiennes et alaouite. Ainsi, non seulement les chrétiens d’Orient ne seraient pas accueillis en priorité, mais ils feraient l’objet d’une discrimination !

Il est étrange que les mêmes médias qui ont abondamment diffusé la photographie tragique du cadavre du petit Aylan, ne montrent pas le même empressement à publier les clichés, non moins tragiques et que l’on trouve sur Internet, d’autres enfants syriens torturés par les bourreaux de l’Etat islamique.

Rappelons que l’émigration syrienne actuelle, avec ou sans visas, qu’il s’agisse de musulmans – parmi lesquels certains fuient aussi les violences de l’État islamique – ou de chrétiens, est l’un des fruits de la déstabilisation de la région menée par les Occidentaux et en premier lieu les Américains et les Français depuis la chute de Saddam Hussein à la politique imbécile conduite contre l’État syrien, en passant par le chaos semé en Libye. Merci Hollande et Sarkozy.

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