« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Eric Letty

Editorialiste

Le paillasson de Taubira

Il y aurait beaucoup à dire, en cette période estivale, du spectacle que donne, dans nos rues, l’importation du conflit israëlo-palestinien, que François Hollande souhaitait éviter sans en avoir, ni s’en donner les moyens, la politique du pouvoir actuelle se caractérisant, comme l’écrit l’éditorialiste de l’hebdomadaire Marianne, par « l’indécision, le flou, la faiblesse de comportement ». C’est pourtant d’un autre sujet que je souhaite vous parler, plus« franco-français », mais pas moins important parce qu’il touche à la fois à nos libertés fondamentales, à la mission régalienne de l’Etat et à son prestige. A l’origine, il s’agit pourtant d’un fait divers : à Rethel, petite ville des Ardennes, Anne-Sophie Leclère, commerçante tenant un magasin d’articles de pêche et qui s’apprêtait à se présenter aux municipales sur la liste du Front national, a posté sur sa page Facebook un montage photographique de mauvais goût associant le ministre de la justice, Christiane Taubira, avec une guenon. Ce fait divers est devenu un scandale d’Etat lorsque le 15 juillet, un juge guyanais a prononcé une peine de neuf mois de prison ferme et de 50 000 euros d’amende contre cette jeune femme, et condamné conjointement le Front national – qui l’avait d’ailleurs courageusement exclue de ses rangs – à 30 000 euros d’amende. Cette affaire illustre le caractère totalitaire du pouvoir en place.Tout y est inique : l’association antiraciste qui a porté plainte a été fondée par Christiane Taubira et est domiciliée à l’adresse de la permanence parlementaire de cette dernière. Le procès s’est tenu à Cayenne, à des milliers de kilomètres du lieu physique de l’infraction et du domicile de l’accusée, qui a affirmé par ailleurs qu’elle n’avait pas pu trouver d’avocat pour la défendre sur place. La peine prononcée est d’autant plus effarante que parallèlement, Taubira travaille à épargner la prison à des malfrats coupables d’actes autrement plus répréhensibles qu’une mauvaise plaisanterie. Cette peine ne contredit pas seulement la politique générale du ministre de la justice, mais aussi l’article 132-24 du Code pénal, qui prévoit qu’une peine d’emprisonnement ferme « ne peut être prononcée qu’en dernier recours si la gravité de l’infraction et la personnalité de son auteur rendent cette peine nécessaire et si toute autre sanction est manifestement inadéquate ». Tout cela montre que la justice, en France, n’existe plus, ou qu’elle a pris le visage d’une justice politique telle qu’il en existe dans les républiques bananières – soit dit sans aucune allusion à la personne de Christiane Taubira, qui paraît décidément obsédée par le racisme. Cette obsession me semble surtout dictée par son intérêt politique. Depuis l’affaire de la gamine qui brandissait une banane au cours d’une manifestation jusqu’à la une de Minute intitulée « Taubira retrouve la banane », la gardienne des Sceaux saisit toutes les occasions de se présenter en victime du racisme odieusement persécutée. Cette image d’icône de l’antiracisme, qu’elle s’est forgée, est, avec la loi sur le mariage inverti qu’elle a fait voter, sa meilleure assurance de rester au gouvernement, où la présence de cette mégère inapprivoisée – bien qu’elle tienne plutôt d’un personnage de Feydeau que de Shakespeare – doit être modérément appréciée par le premier ministre. Mais un racisme peut en cacher un autre. Ancienne indépendantiste guyanaise, Christiane Taubira présente les symptômes d’une xénophobie épidermique à l’égard de la France, dont elle a récemment réduit l’hymne national à un « karaoké d’estrade », ce qui en dit long de l’amour qu’elle porte à notre pays. L’une des ses affiches de campagne, que l’on peut trouver sur internet, affirme aussi: « Ma patrie, c’est la République ». Et la France, c’est son paillasson ?

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