« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

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Eric Letty

Eric Letty

Editorialiste

Le système contre le peuple

Comme l’on pouvait s’y attendre, François Fillon, a gagné son pari, dimanche 5 mars, en parvenant à mobiliser massivement l’électorat conservateur sur la place du Trocadéro. Les pétochards qui l’avaient abandonné, croyant avoir lu dans la presse et les sondages son acte de décès politique, en seront quittes pour aller à Canossa s’ils veulent récupérer une gamelle. Beaucoup se sont déjà mis en chemin. Le candidat Fillon sera trop heureux de les récupérer au nom d’une unité factice, comme il sera content de retrouver les bonnes grâces des centristes de l’UDI. « L’affaire Fillon » est emblématique de la rupture entre le pays réel et le pays légal – le Système dont l’ancien premier ministre est lui-même un produit et qu’il n’aspire au fond qu’à réintégrer. C’est ce qui explique que, tout en criant à « l’assassinat politique », il se refuse à dénoncer explicitement la collusion de l’Argent, de la presse, du pouvoir politique et de la justice (mais alors, où sont les assassins ?). C’est pourtant bien pour protester contre l’acharnement politique, médiatique…
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Embryon, mon amour !

«Le premier qui dit la vérité, il sera exécuté », chantait naguère Guy Béart. À quelques semaines de la fin de leur piteux quinquennat, les tyranneaux socialistes ont trouvé urgent de faire voter une nouvelle loi liberticide pour interdire toute résistance à la culture de mort. Comme le dit la fondation Jérôme Lejeune, « L’avortement aura été l’un des premiers marqueurs de l’action de ce gouvernement. La vérité en aura été la première victime. » Avec, hélas, les enfants tués chaque année dans le ventre de leur mère.Chut ! À ce sujet le silence est d’or et la parole à prix d’argent : aux termes de la loi étendant à Internet le « délit d’entrave » à l’avortement, trente mille euros d’amende ou deux ans de prison puniront les « pressions morales et psychologiques » prétendument exercées sur les femmes cherchant à s’informer. Mais qu’est-ce qu’une « pression morale ou psychologique » ? « Sur le plan juridique, ce texte laisse à peu près toutes les interprétations possibles », remarque la Fondation Jérôme Lejeune, en rappelant que selon le ministre Laurence Rossignol, « produire des…
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Macron, « troisième homme » ou baudruche ?

Lorsque paraîtra ce numéro de Monde&Vie, la « primaire » du parti socialiste – mais pas de la gauche – aura pris fin et le nom du champion retenu, Valls ou Hamon, sera connu. Ni l’un, ni l’autre n’ont de grandes chances de passer le premier tour de la vraie présidentielle. Cette « primaire » aura essentiellement montré que même à terre et le nez dans leur bilan, les socialistes parviennent encore à manipuler les chiffres et à inspirer aux Français le soupçon qu’ils ont triché.Le débat entre Hamon et Valls a aussi illustré la division de la gauche, PS compris, entre les deux tendances inconciliables qu’incarnent Mélenchon, et Macron. Que restera-t-il du PS à l’heure des comptes et de l’évaluation finale des dégâts ? Ce mollusque bivalve a-t-il encore sa place au sein du marécage politique ? Même François Hollande a paru se désintéresser de la comédie primaire, au point que certains commentateurs lui ont prêté le projet de saborder le PS pour soutenir Emmanuel Macron. Toutefois, ce président de la République si déconsidéré qu’il…
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En marche pour la vie !

Comment la protection des enfants à naître, le simple constat de leur existence en tant qu’êtres humains et le rappel de leur droit à la vie, voire l’objection de conscience des professionnels de la santé qui refusent de collaborer malgré eux à un acte de mort, sont-ils devenus, pour une opinion publique ordinairement si prompte à s’émouvoir – en faveur des ours polaires ou des taureaux de combat – l’unique tabou, l’interdit majeur passible des tribunaux de la République et du procès médiatique ?Le pis est que pour promouvoir l’euthanasie ou l’avortement, cette hostilité à la vie s’habille de bons sentiments : le malade souffre trop, l’enfant ne sera pas heureux, la femme se trouve dans une situation insupportable… Mais l’obsession homicide des promoteurs de cette politique trahit d’autres visées. Les lois votées pendant le quinquennat de François Hollande, réprimant non seulement les oppositions à la culture de mort, mais jusqu’à la liberté d’informer, accusent la dimension totalitaire de cette idéologie à laquelle une poignée d’audacieux ose encore résister en défiant les…
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Ultime offensive

La « vérité » démocratique est si relative, évolutive et changeante, qu’un acte comme l’avortement, qui voilà quarante ans était considéré et puni comme un crime, est regardé aujourd’hui comme un droit « fondamental », si précieux que non seulement l’opposition, mais la simple recherche d’une alternative à la mort de l’enfant devient délictueuse.Ce « sujet de société », qui est un enjeu de civilisation, représente aujourd’hui le tabou majeur du politiquement correct. Lors de la primaire de la droite, Alain Juppé, fort de l’appui du tribunal médiatique, a agressé sur ce thème François Fillon, qui jurait pourtant, la main sur le cœur, avoir voté toutes les lois socialistes aggravant le carnage des enfants français. Malgré ces gages, il s’était rendu suspect en déclarant que « philosophiquement » et « compte tenu de [sa] foi personnelle » il n’approuvait pas l’avortement, sans pour autant vouloir y porter atteinte: « Je suis capable de faire une différence entre ces convictions et l’intérêt général ». En somme, l’ancien premier ministre est convaincu en son for interne que cet acte est intrinsèquement mauvais, mais non moins…
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Nicolas et ses courtisans

Patrick Buisson sera-t-il le Saint-Simon de la Sarkozie ? SAUF QUE la basse-cour du petit Nicolas ne ressemble pas à la cour du grand roi. en publiant La Cause du peuple, le bouc émissaire chassé par Sarkozy en 2014 montre que les charges caprines peuvent être redoutables. Après avoir pris une part déterminante à l’élection de Sarkozy en 2007, le journaliste a continué à le conseiller tout au long de son quinquennat. Le portrait qu’il dresse du couple présidentiel est peu amène. Le prédécesseur de François Hollande y est peint au naturel, sous le jour peu flatteur d’un démagogue qui n’a « jamais eu pour conviction que son intérêt instantané et, son intérêt changeant, [n’a] cessé de changer d’idées en y mettant toute l’énergie de ses insincérités successives ». Les Français ont eu l’occasion de s’en apercevoir. Dès le commencement de son quinquennat, rappelle Patrick Buisson, Sarkozy désacralise la fonction présidentielle, en se comportant en « star académicien de la présidentielle » : « Le nouveau style élyséen faisait système avec l’époque du tout à l’ego.…
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Ne laissons pas pendre Asia Bibi !

Que va-t-il advenir d’Asia Noreen, plus connue sous le nom d’Asia Bibi ? Cette mère d’une famille de cinq enfants, pakistanaise et chrétienne, a déjà passé plus de sept années en prison après avoir été accusée, en juin 2009, d’avoir blasphémé contre l’islam, et elle risque d’être bientôt pendue.Sept ans de prison dans une cellule minuscule, soumise à un régime d’isolement pour la protéger des autres détenues, avec la mort pour perspective ! Pour mériter pareil traitement, la jeune femme avait simplement bu un peu d’eau au même puits que des musulmanes qui lui avaient reproché d’être impure, et professé sa foi en Jésus-Christ. Crime inexpiable au Pakistan, où une loi promulguée en 1986 permet de s’emparer des biens d’un chrétien et de le faire condamner à mort sur une simple accusation de blasphème. Le cas d’Asia Bibi est particulièrement tragique et émouvant, mais il n’est pas unique. En novembre 2014, un couple de chrétiens, accusé à tort d’avoir mis le feu à un Coran, avait été lynchés par la foule et…
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L’ennemi sans nom

C’est la guerre. François Hollande et Manuel Valls l’avaient dit après les attentats de janvier 2015, puis après ceux de novembre et l’ont répété après celui de Nice. Ils le rediront après le prochain, que le premier ministre lui-même annonce inéluctable. Mais pour faire la guerre, il faut être deux : soi-même et l’ennemi. Un ennemi qu’il faut d’abord désigner, si l’on veut l’empêcher de nuire.Qui est notre ennemi ? « Daech », paraît-il, ou plutôt, de son vrai nom, l’Etat islamique. Aïe ! Ce qui est islamique qualifie l’islam. On comprend la réticence des politiques et des journalistes et leur préférence pour la première appellation, plus neutre. Pas d’amalgame : le refrain est connu.Or, si la majorité des musulmans ne sont pas des terroristes prêts à mitrailler des innocents ou à foncer à travers une foule au volant d’un camion, ceux qui commettent ces actes n’en sont pas moins des musulmans. L’ennemi est l’islamisme, soit ; mais à partir de quel moment ou degré l’islam verse-t-il dans l’islamisme ? L’un et l’autre n’ont rien à voir, nous…
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