« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

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Christophe Mahieu

Christophe Mahieu

Pages Religion

François : oui, mais…

13 mars 2013 : sans tambours, ni trompettes. Les anniversaires de l’élection du pontificat de François n’ont jamais donné lieu à des festivités particulières. Ils se suivent et se ressemblent tous. L’homme, on le sait, n’a jamais été un adepte des anniversaires. Il prône au contraire la sobriété… N’avait-il pas dit à ses proches, au lendemain de son élection, de rester en Argentine et de donner l’argent qui devait servir à payer le voyage, à des œuvres caritatives ? François, comme saint Pie X en son temps, n’a jamais été un mondain et fait montre d’un tempérament solitaire. Cette solitude du pouvoir et du gouvernement, nous le savons que trop bien, ne lui pose aucun problème et il en joue allégrement. Pour quel bilan ? Le pape a beau refuser toute festivité, les médias, eux, établissent une sorte de droit d’inventaire chaque 13 mars, jour de son élection : « François, le temps de l’adversité » titrait Le Figaro dans son édition de la veille cette année. Il s’agissait du titre le plus engageant. La Croix,…
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Le Vatican, ce guêpier

Qui s’y frotte s’y pique… Et si, malgré sa popularité mondiale, l’échec de François était inscrit depuis le début au Vatican même ? Pour le trentième anniversaire de la rencontre d’Assise, les drapeaux médiatiques, sans être en berne, ne claquaient pas au vent. Loin de là. La popularité du pape François, qui a fait le voyage le 2 septembre dernier, n’y a rien changé. L’initiative interreligieuse de Jean-Paul II du 27 octobre 1986 semble aujourd’hui bien loin… pour ne pas dire dépassée. En Angleterre, le Catholic Herald estime même que l’événement a atteint sa « date de péremption » ! Pourtant, on s’en souvient, Assise provoqua l’indignation de Mgr Marcel Lefebvre et fut une cause des sacres de 1988 provoquant les fameuses excommunications.  Cependant, sous le pontificat de Benoît XVI, on assista à une mutation de l’événement. Le syncrétisme et le relativisme étaient remisés au placard, remplacés par une « discussion » libre entre confessions religieuses et quelques athées, le tout avec une image en héritage : celle du pape dans la crypte, à genou et en prière…
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Rome et la France

En l’espace de trois mois, le pape François a resserré les liens avec la France, tant sur le plan politique que médiatique. Mais la visite À la fille aînée de l’Église n’est pas pour demain… Depuis le 10 mai dernier, la France a enfin un nouvel ambassadeur près le Saint-Siège. Le choix s’est porté sur le catholique et père de famille Philippe Zeller, pur produit de l’administration et de la diplomatie françaises. Rappelons qu’il n’y avait pas de locataire à la fameuse Villa Bonaparte depuis plus d’un an, puisque le Saint-Siège avait refusé le choix du gouvernement français en la personne de Laurent Stefanini. Fin connaisseur de l’Église, proche de nombreux cardinaux, Stefanini, dont l’homosexualité a été révélée par la presse, s’est trouvé malgré lui au centre d’un imbroglio politique puisque cette nomination intervenait moins de deux ans après le vote de la loi Taubira sur le mariage pour tous. Si bien que Rome, qui déteste être instrumentalisée, se trouva très vite dans une impasse : en refusant la nomination de…
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François : les vœux de la Miséricorde

À la différence de l’année passée, les vœux à la curie du pape François le 22 décembre dernier n’ont pas été un supplice pour son auditoire. En cette année de la miséricorde, il ne fallait pas avoir la main lourde. Le pontife n’en a pas moins été moralisateur. C’est l’année de la miséricorde et le pape a voulu montrer l’exemple. Après avoir fait retirer son accréditation au vaticaniste Sandro Magister, accusé (injustement) d’avoir violé l’embargo sur l’encyclique Laudato Si, le père Lombardi, porte-parole du pape, a annoncé qu’il restituait le précieux sésame au journaliste banni. Pourtant, depuis son éviction de la salle de presse, le spécialiste des arcanes du Vatican n’a pas chômé. Il faut dire qu’il avait de quoi faire : entre le motu proprio sur les procédures de nullité de mariage, le synode sur la famille et dernièrement l’annonce d’un synode posant la question du mariage des prêtres, il y avait du pain sur la planche. Rappelons-le, Sandro Magister est la personne qui s’est procuré la fameuse lettre signée…
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Le pape qui n’a pas été applaudi

Le synode sur la famille s’est clos le dimanche 25 octobre par un discours du Pape. Nous savons désormais que ceux qui, depuis un an, ont défendu la doctrine face aux conceptions relativistes allemandes ne sont pas dans son cœur. L’année passée, François s’était placé au-dessus de la mêlée par un ton fédérateur en annonçant qu’en tant que pape, il devra décider lui-même selon les propres termes du Droit canon. Cette fois, il a adopté un ton clivant avalisant de fait la rupture créée depuis l’année passée. Ce Synode 2015 a dit le pape « signifie avoir témoigné à tous que l’Évangile demeure pour l’Église la source vive d’éternelle nouveauté, contre qui veut “l’endoctriner” en pierres mortes à lancer contre les autres. Il signifie encore avoir mis à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées. » Plus loin, il…
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Une encyclique, des nouveautés

Le 16 juin prochain, le pape François publie sa première encyclique, Laudato si (Loué sois tu). Un texte magistériel original qui montre une volonté de se démarquer de ses prédécesseurs. Nous sommes le 19 mars 2013 sur la place Saint-Pierre. Au cours de son homélie prononcée à l’occasion de la messe d’installation du pontificat, le pape François marque sa différence avec les mots suivants : « La vocation de garder [le Christ dans notre vie] ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons.» Contre l’individualismeDès le lendemain, les médias n’ont pas manqué de souligner cette affirmation, mais en omettant un élément essentiel de ce discours. Pour le…
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