« Nous pensons qu’en France, le sursaut est possible, que les Français vont à nouveau s’aimer eux-mêmes et s’aimer entre eux, pour se redécouvrir tels qu’ils sont : viscéralement catholiques. »

Numéro en cours

Blog

Eric Letty

Editorialiste

Pour une France jeune et « raide »

Samedi 25 mars, en l’église Saint-Augustin, le cardinal Sarah a donné une conférence sur la défense de la vie, à l’occasion du 23e anniversaire de la mort du professeur Jérôme Lejeune. Le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a décrit la dimension eschatologique de la bataille engagée contre Dieu et les hommes par « le dragon infernal rouge feu à sept têtes », les forces de mort et le « Goliath des puissances financières et médiatiques, lourdement armé et protégé par la cuirasse de ses fausses certitudes et par les nouvelles lois contre la vie », en face duquel « l’Église constitue le dernier rempart contre la barbarie ».Je mesurais, en l’écoutant, la distance sans mesure qui sépare ce combat, dont nous sommes l’enjeu, de l’ahurissante médiocrité du spectacle politicien qui nous est actuellement présenté. Les sujets de civilisation qui engagent notre avenir sont systématiquement exclus de ce débat en toc, dont les protagonistes ne semblent s’intéresser qu’aux salaires de Pénélope et aux costumes de François Fillon, ou aux…
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Christophe Mahieu

Pages Religion

François : oui, mais…

13 mars 2013 : sans tambours, ni trompettes. Les anniversaires de l’élection du pontificat de François n’ont jamais donné lieu à des festivités particulières. Ils se suivent et se ressemblent tous. L’homme, on le sait, n’a jamais été un adepte des anniversaires. Il prône au contraire la sobriété… N’avait-il pas dit à ses proches, au lendemain de son élection, de rester en Argentine et de donner l’argent qui devait servir à payer le voyage, à des œuvres caritatives ? François, comme saint Pie X en son temps, n’a jamais été un mondain et fait montre d’un tempérament solitaire. Cette solitude du pouvoir et du gouvernement, nous le savons que trop bien, ne lui pose aucun problème et il en joue allégrement. Pour quel bilan ? Le pape a beau refuser toute festivité, les médias, eux, établissent une sorte de droit d’inventaire chaque 13 mars, jour de son élection : « François, le temps de l’adversité » titrait Le Figaro dans son édition de la veille cette année. Il s’agissait du titre le plus engageant. La Croix,…
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Hubert Champrun

Pages Culture

Lumières de la foi au siècle des Lumières

Au xviiie siècle, à Paris, les vitraux gothiques étaient remplacés par du verre blanc, on restaurait les vieux édifices (ou on les abattait) et on décorait les églises avec de grands tableaux lumineux : c’était le temps des vraies lumières. En 1764 Louis XV posait la première pierre de la nouvelle Madeleine et celle de la nouvelle église Sainte-Geneviève. De la première il ne nous reste qu’une maquette (le chantier fut arrêté), la seconde est devenue le Panthéon ; un petit tableau nous montre la cérémonie de la première pierre devant une façade, sans dôme : c’est une gigantesque toile peinte de plus de 1 200 mètres carrés qu’on avait installée pour que le Roi ait une bonne idée du résultat final.L’époque aimait ces illusions : à Saint-Roch, Boullée imaginait une chapelle du Calvaire avec de vrais rochers et des toiles peintes représentant un ciel d’orage ; aux Enfants-Trouvés, devant Notre-Dame, une chapelle imaginait une gigantesque crèche au toit faussement ruiné laissant voir les cieux (et l’exposition reconstitue ce qui a disparu) ; Coypel, à Saint-Nicolas-du-Louvre,…
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Gabrielle Cluzel

Journaliste
 

Pour vous, j’ai suivi dans la presse « l’actualité féminine ». Et en suis sortie… ébaubie.

De la libération des femmes… Un clip musical mettant poétiquement en scène Nathalie Portman, dans la pénombre, alors qu’elle est enceinte de son deuxième enfant et sur le point d’accoucher, a choqué le magazine Grazia. On devine les mouvements du bébé. Grazia défaille. La pudibonderie tant décriée au xixe siècle, loin d’avoir été éradiquée, a migré pour se planquer dans des recoins abstrus. Les photos scabreuses, oui, la maternité heureuse, non. La pornographie, oui, les échographies, non. « Le clip avec Nathalie Portman enceinte jusqu’aux yeux a horrifié (sic) la moitié de la rédac » rapporte madmoiZelle.com, parlant de « dégoût », et de « plan sur la peau distendue de la mère où l’enfant commence à gigoter » qui ne serait « pas fait pour les yeux de toutes ». Pour cette presse féminine, le ventre d’une femme enceinte est donc horrible et dégoûtant. Certaines lectrices, mécontentes ont réagi. La gronde montant sur les réseaux sociaux, la rédaction a reconnu avoir « fait une erreur »… et a remplacé son texte par un autre du même acabit, s’indignant par…
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Abbé de Tanoüarn

Rédacteur en chef

Les signes d’un nouveau populisme chrétien / Entretien avec François Bousquet

François Bousquet est l’un des journalistes les plus talentueux de sa génération. Il a consacré son dernier livre à Patrick Buisson et à ce qu’il appelle « la droite buissonnière ». Il prolonge ici sa réflexion sur le populisme chrétien. Qu’est-ce qui a conduit Patrick Buisson à évoquer un « populisme chrétien » ? C’est dans un entretien au Monde, en date de juin 2013, que Buisson a lancé cette expression. La loi Taubira venait juste d’être adoptée par le Parlement en dépit de la très forte mobilisation de la Manif pour tous. C’est néanmoins cette mobilisation, à la fois par son intensité et par sa qualité, qui a poussé Buisson à formuler l’hypothèse d’un populisme chrétien. Dans cet entretien, qui fit alors un certain bruit, il évoquait une « phase que décrivait Lénine de politisation de catégories jusque-là réfractaires ou indifférentes à l’égard de la chose publique » et qui accédaient à une conscience civique et politique. Ce à quoi on assistait, ajoutait-il, c’est aux prémices d’une révolution culturelle. Gaël Brustier parlera plus tard d’un Mai…
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Abbé de Tanoüarn

Rédacteur en chef

Entretien avec Alain de Benoist

Alain de Benoist est l’un des meilleurs analystes de notre évolution politique et sociale. Il nous offre ici une tentative de description précise d’un système qui repose avant tout, dans l’ensemble du monde occidental, sur un individualisme exacerbé. On parle aujourd’hui beaucoup du « Système ». Mais d’où vient ce mot et qui l’a employé le premier dans un sens politique ? Historiquement, on pourrait faire remonter l’usage politique du terme à 1719-1720, lorsque les quatre frères Pâris mirent un terme au « système de Law », c’est-à-dire au « système » imaginé par le financier d’origine écossaise John Law visant à remplacer, pour faciliter le commerce, les espèces métalliques par du papier-monnaie. L’événement fut assez marquant pour que Littré, dans son dictionnaire, définisse encore l’« antisystème » comme un « système financier opposé au système financier de Law ».À date plus récente, il faut signaler que, sous la République de Weimar, les nationalistes allemands dénonçaient volontiers le Systemzeit (le « temps du Système ») et qu’ils s’en prenaient aussi aux « politiciens du Système », à la « presse du Système », aux « partis du Système »,…
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Monde & Vie

Secrétariat Monde & Vie

Saint-Nicolas : Paris vaut bien une messe !

Jacques-Régis du Cray est historien du mouvement traditionaliste, réalisateur d’un film remarqué sur la vie de Mgr Marcel Lefebvre. Il a bien voulu répondre à nos questions alors que l’on fête le 40e anniversaire de la « prise » de Saint-Nicolas du Chardonnet. Qu’est-ce qu’évoque pour vous la « prise » de Saint-Nicolas du Chardonnet ?  En 1977, je n’étais pas encore né. Par conséquent, même si j’ai grandi à l’ombre du clocher de Saint-Nicolas du Chardonnet, je n’ai connu ce qu’il est convenu d’appeler la « prise » que par les récits de ceux qui l’ont vécue. D’après ces témoignages et, au-delà du caractère mouvementé de ce qui peut sembler constituer une occupation, je parlerais davantage de restauration car, avant le 27 février 1977, l’église avait perdu son statut de paroisse et demeurait fermée une bonne partie de la semaine. Depuis ce jour-là, sa nef et ses confessionnaux ne désemplissent plus. Pour ses affectataires de fortune, cet évènement a sans aucun doute marqué le début d’une espérance cruciale et la fin d’une errance à travers la…
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Eric Letty

Editorialiste

Le système contre le peuple

Comme l’on pouvait s’y attendre, François Fillon, a gagné son pari, dimanche 5 mars, en parvenant à mobiliser massivement l’électorat conservateur sur la place du Trocadéro. Les pétochards qui l’avaient abandonné, croyant avoir lu dans la presse et les sondages son acte de décès politique, en seront quittes pour aller à Canossa s’ils veulent récupérer une gamelle. Beaucoup se sont déjà mis en chemin. Le candidat Fillon sera trop heureux de les récupérer au nom d’une unité factice, comme il sera content de retrouver les bonnes grâces des centristes de l’UDI. « L’affaire Fillon » est emblématique de la rupture entre le pays réel et le pays légal – le Système dont l’ancien premier ministre est lui-même un produit et qu’il n’aspire au fond qu’à réintégrer. C’est ce qui explique que, tout en criant à « l’assassinat politique », il se refuse à dénoncer explicitement la collusion de l’Argent, de la presse, du pouvoir politique et de la justice (mais alors, où sont les assassins ?). C’est pourtant bien pour protester contre l’acharnement politique, médiatique…
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